Le Président Nkurunziza a tenu une conférence publique à Gitega
Le président de la République Pierre Nkurunziza a animé une conférence publique ce mercredi 30 décembre à Gitega. Plusieurs questions ont été posées par les journalistes et les auditeurs, notamment celles en rapport avec la politique, la sécurité, la justice, l’économie, les médias, etc.
L'envoi d'une force de l'Union africaine
Concernant l’envoi de soldats africains au Burundi, Pierre Nkurunziza a répété que leur présence au Burundi serait considéré comme une atteinte à sa souveraineté. "Le respect de l’intégrité du territoire burundais s’impose à tout le monde (...) et au cas où ils (en évoquant les soldats) violent ce principe, ils auront attaqué le pays. Et dans ce cas, tous les Burundais doivent se lever et se battre contre eux".
Une probable réouverture de 2 radios.
Parlant des médias, sans citer leurs noms, le président a ouï dire que deux radios privées pourront prochainement rouvrir parmi les cinq qui ont été détruites en mai dernier suite à la tentative de coup d’Etat. Il souligne que les dégâts occasionnés lors de ces attaques ne seraient en aucun cas imputés au Gouvernement car dans la nuit du 13 au 14 mai, les institutions du pays ne fonctionnaient pas.
Le travail des forces de l’ordre.
Il félicite ces forces pour avoir réussi avec brio le travail de désarmement de la population et lutter contre les actes de déstabilisation du pays, surtout en Mairie de Bujumbura. Concernant les corps sans vie retrouvés dans plusieurs endroits, le Président dit que ces derniers sont le résultat des actes commis par des malfaiteurs et non par les corps de sécurité : « Je sais bien que plusieurs personnes arrêtées, sont relâchées régulièrement par la police et le Service National de Renseignement ». Il invite cependant les proches des victimes à alerter les institutions habilitées à chaque fois qu’un des leurs est porté disparu pour commencer les investigations. Il affirme encore une fois qu’il n’y aura jamais de génocide au Burundi, voulant rassurer ceux qui ont exprimé des inquiétudes face à l’escalade de la violence au Burundi.
La Belgique a des comptes à rendre.
Dans cette conférence publique, il a été demandé au président de se prononcer sur les accusations du parti CNDD-FDD contre la Belgique et d’autres personnalités dont l’ex-président Pierre Buyoya. Sur la question de la Belgique, il dit que cette ancienne puissance coloniale s’est impliquée de près dans les différentes crises qu’à connu le Burundi depuis 1961. Pour le président Nkurunziza, c’est le moment opportun pour parler de ces faits d’histoire avec la Commission Vérité et Réconciliation. Et dire que le président Buyoya a fait un coup d’Etat une, deux ou plusieurs fois, quoi d’anormal, a-t-il martelé.
Les putschistes doivent dire la vérité à la justice.
C’est le vœu du président pour ce procès des hauts responsables de l’armée et de la police, artisans du coup d’Etat manqué du 13 mai 2015, en cours à Gitega : « Ces personnes doivent faire un aveu sur les crimes pour lesquels ils sont accusés et demander la clémence du peuple burundais. En ce qui me concerne, je verrai ce que je pourrais faire, après le travail de la justice et la consultation de la loi en la matière. »