Le retour de Riek Machar à Juba toujours en suspens
Au Soudan du Sud, on s’approche de la date fatidique du 12 mai. Ce jour-là, selon l’accord de paix signé en septembre devant mettre fin à la guerre civile, Riek Machar doit rentrer au pays pour devenir premier vice-président. Mais le chef rebelle refuse pour l’instant de rentrer disant que les conditions de sécurité ne sont pas réunies et que l’accord a accumulé trop de retard.
Le 12 mai si tout va bien, Riek Machar rentrera à Juba. Un nouveau gouvernement d’union sera nommé, et une période de transition de trois ans s’ouvrira jusqu’à de nouvelles élections.
Mais rien n’est moins sûr. Riek Machar demande un délai de six mois avant son retour car, selon lui, sa sécurité n’est pas garantie. On se souvient qu’en 2016, le chef rebelle avait dû fuir la capitale sous les balles de l’armée, signant l’échec de l’accord de paix précédent.
Problèmes logistiques et financiers
Par ailleurs, la force chargée de protéger les VIP, notamment de l’opposition, doit comprendre 700 hommes issus de l’armée nationale et des groupes rebelles. Leur formation a commencé vendredi, mais sans l’opposition.
Le SPLM-IO, le parti de Riek Machar, demande que cette force comprenne 10 000 à 12 000 éléments. Impossible, répond le pouvoir, à cause de problèmes logistiques et financiers.
Sérieux retards
L’accord de paix accumule pourtant de sérieux retards dans tous les domaines : formation d’une armée d’union, création des institutions ou encore délimitation des frontières fédérales. Mais le président Kiir refuse pour l’instant de modifier le calendrier. « Tout délai détruirait les espoirs de paix de notre peuple et serait un acte de mauvaise foi », a déclaré le chef de l’État.
L’autorité sous-régionale Igad a appelé à des négociations jeudi et vendredi. Riek Machar a déjà promis de participer.
Par RFI