Le sous-emploi hante les jeunes
La jeunesse burundaise est confrontée à un sous-emploi sans précédent. Une étude réalisée en 2016 par le consortium ADISCO-REJA montre que le taux de chômage des jeunes en milieu rural est estimé à 55,2% contre 65,5% en milieu urbain. L’intervention de l’Agence Burundaise pour l’Emploi des Jeunes (ABEJ) à ce sujet est limitée par les moyens.
Tenant en compte des différentes régions du pays, le Centre enregistre 52,2% de jeunes chômeurs, le Centre Est 55,4%, le Centre Ouest 75 %, le nord 54,9% tandis que le Sud enregistre 38,1%. Les femmes sont plus touchées que les hommes. Selon les données résultant de cette étude sur le chômage des jeunes, la moyenne nationale montre que les jeunes femmes employées représentent seulement 33,6% contre 66,4 % pour les jeunes hommes. Ce qui dénote une forte disparité liée au sexe en termes d’accès à l’emploi.
La même étude démontre que le secteur privé est plus pourvoyeur d’emplois chez les jeunes. Ce secteur occupe 77,74% des jeunes contre 26,26% pour le secteur public. La majorité des jeunes chômeurs sont en quête du premier emploi dans une période allant de 1 à 5 ans à une proportion de 69% à 93,5% selon les régions. Selon une même étude, dans la période allant de 5 à 10 ans, on enregistre des proportions de 11,1% au Centre, 12,1% au Centre-Est, 17,9% au Centre Ouest, 6,5% au Nord, 21,8% au Sud.
L’Agence Burundaise pour l’Emploi des Jeunes (ABEJ) aide les lauréats de l’enseignement secondaire et supérieur à obtenir un stage de premier emploi. Ceux qui ont déjà bénéficié de ses services sont évalués à 2326 depuis 2011. A ceux-ci s’ajoutent 150 jeunes bénéficiaires sur les fonds issus du partenariat avec le FIDA dans les provinces de Bubanza, Muramvya, Ngozi et Kayanza. En 2016, 250 jeunes et en 2017, 326 jeunes avaient effectué les mêmes stages. De tous ces jeunes, plus de 45% ont été retenus dans les institutions où ils ont fait le stage ou ailleurs, a indiqué Vital Niyungeko, administrateur Directeur Général de cette agence.
Faustin Ndikumana, président du PARCEM appelle les jeunes à faire un examen de conscience pour leur autopromotion. « Chaque jeune a un talent et il faut le faire découvrir. Nous sommes ici au sein de notre organisation pour vous soutenir et vous relayer dans certaines de vos activités allant de nature à assurer votre autopromotion », a t-il rassuré. Il invite les jeunes à avoir une discipline qui leur permettra de découvrir leurs talents. M.Ndikumana conseille aux jeunes de se regrouper dans les associations pour faire connaître leurs besoins.
Une valeur ajoutée malgré un budget limité
La capacité d’accueil des jeunes stagiaires à l’ABEJ varie chaque année en fonction du budget que la loi des finances affecte à cette activité. Ce stage est venu comme l’une des solutions pour aider les jeunes diplômés à avoir de l’emploi parce que dans les appels d’offres pour le recrutement, on y trouve toujours la mention « expérience de travail » pour une période donnée. Six mois de stage accompagnés d’un certificat de formation leur permettent de se familiariser avec le travail et d’approfondir les connaissances acquises à l’école pour être compétitifs sur le marché du travail.
Un stage qui profite aux jeunes
Selon M. Niyungeko, l’ABEJ assure le suivi régulier de ces jeunes. A la fin du stage, la majorité d’entre eux ont la possibilité d’être retenus dans les entreprises où ils exercent les stages. L’autre avantage est que beaucoup d’ONGs et d’entreprises, quand il s’agit de recruter de nouveaux employés, s’adressent à l’ABEJ pour leur donner les listes des jeunes qui sont passés par ce stage.
Donc c’est une aubaine pour les bénéficiaires. En plus des certificats qu’on octroie à ces jeunes après le stage, cette agence fait le plaidoyer en faveur de ces jeunes pour sensibiliser tous les employeurs afin qu’ils puissent retenir ces jeunes qui ont passé six mois à se familiariser avec le travail.
Vital Niyungeko a également informé qu’en plus de ce stage, l’ABEJ prévoit chaque année de maximiser les chances pour ces jeunes en leur offrant des formations de renforcement des capacités dans les différents secteurs de la vie du pays comme l’hôtellerie, l’entrepreneuriat et d’autres.
burundi-eco.com