L’éducation sexuelle rwandaise de la fille : pas d’excision, on étire les parties sexuelles, on en fait une affaire lucrative…
Au moment où certaines coutumes traditionnelles africaines procédaient à des cérémonies de l’ablation du clitoris de la petite fille, au Rwanda c’est le contraire qui était pratiqué : l’étirement des petites et grandes lèvres et le clitoris pour les jeunes filles pubères. Cette éducation sexuelle de la jeune fille dans la coutume Kinyarwanda avait pour finalité de maximiser le plaisir sexuel de l’homme au moment de l’union par le mariage. Dative Mukamana, Spécialiste de l’éducation sexuelle (...)
Il se fait que l’environnement dans lequel cette pratique se faisait tend à être de plus en plus détruit. Les jeunes filles pubères, entre 12 et 15 ans, s’adonnaient en petits groupes à cette pratique d’étirement de leurs clitoris et autres lèvres. Elles faisaient généralement cet exercice dans les prés, soigneusement cachées, loin des regards fouineurs des passants.
A défaut de cet environnement, les jeunes filles ou femmes ayant évolué dans un cadre urbain échappent souvent à cette éducation qui fait d’elles des femmes fontaines à la grande satisfaction de leurs partenaires sexuels masculins.
Elle se fait un business
Mukamana Dative, 40 ans, résidant à Gisozi, dans le district urbain de Gasabo, a fait de l’étirement des clitoris de jeunes filles en âge avancé et de jeunes femmes qui n’ont pas fait elles-mêmes cette étirement quand elles étaient encore pubères.
"J’aide des jeunes filles et femmes à étirer leurs clitoris et lèvres. Cela fait 20 ans que j’ai fait de cette pratique un métier. A ce jour, j’ai aidé plus de deux mille jeunes filles et femmes à cette pratique au point qu’elles sont devenues des femmes-fontaines", a confié Dative à IGIHE disant qu’elle fait cela en toute discrétion.
"C’est un métier qui m’a apporté plus de 20 millions de francs. Avec les revenus de ce métier, j’ai acheté une grande propriété et j’ai construit une maison d’habitation. Je parviens aussi à assurer les frais de minerval et d’internat pour mes quatre enfants", a-t-elle ajouté, très fière de gagner 10.000 francs (Soit 12$) par séance de travail.
"Ce n’est pas facile. Il y a une séance préliminaire de préparation de la jeune fille ou femme. Et puis, certaines d’entre elles ont une peau dure, d’autres, fraîche. Dans tous les cas, pour une petite fille encore pubère de 12 ans, il me faut deux à trois semaines pour que son vagin soit étiré dans les normes standards", a dit Dativa qui nourrit un projet de créer une école d’enseignement des techniques de « Gukuna » d’étirement des parties sexuelles féminines. Elle avoue servir chaque semaine plus de 20 jeunes filles et femmes qui viennent à elle. Pour cela, elle recourt à certaines herbes médicinales appropriées qu’elle n’a pas tenu de divulguer.
Elle tient à sauvegarder cette coutume traditionnelle quitte à être transmise de génération en génération.
Les us et coutumes traditionnelles de mariage étaient si profondément ancrées dans la conscience populaire au point qu’une jeune fille qui allait se marier sans avoir étiré ses parties sexuelles se faisait renvoyer par son mari et le divorce était ainsi consommé.
Dans un entretien à IGIHE, la tradi-praticienne Dativa a confié que la plupart des jeunes femmes qui viennent solliciter ses services le font sous pression de leurs maris qui les reprochent de ne pas s’être conformées à la coutume traditionnelle pour ce qui est de l’éducation sexuelle.
igihe.com