Les buvettes de Bwiza insalubres
C’est un sujet qui fait couler beaucoup d’encre ces jours-ci à Bujumbura: l’hygiène en mairie de Bujumbura, particulièrement dans les cabarets qui vendent la bière locale, est déplorable.
Bwiza, deuxième avenue, dans un cabaret de la bière « Rugombo », tout le monde a l’air d’être heureux. Les titres de Koffi Olomide, FalyIpupa, feu Papa Wemba, se succèdent au même rythme que les bouteilles. Par groupe de deux, de trois, ou même plus, les clients discutent, dansent, boivent, mais aussi vont au petit coin. Où ? Dans les caniveaux, derrière le cabaret, enfin, n’importe où ils peuvent se soulager à l’abri des regards. Le cabaret n’a pas de lieu d’aisance. Certains clients sont obligés de couper la respiration en entrant, histoire de ne pas sentir cette mauvaise odeur qui risque de gâcher le reste de la fête.
Loin d’être une situation isolée. A la quatrième avenue, les habitants dénoncent des conditions d’hygiènes désastreuses dans lesquelles les cabarets travaillent. "Rugombo" est vendue dans des endroits mal construits, conservée dans des bagages et des bouteilles très sales », déplore Jean Claude Ndayikengurukiye, amateur de ladite bière.
«Les cabarets n’ont pas de lieu d’aisance ni de robinets pour se laver les mains. lorsqu’on a besoin de se soulager, le propriétaire est obligé de louer une toilette par peur d’être sanctionné par les autorités. C’est pour la journée. La nuit, chacun se débrouille », poursuit-il.
Datif Nderagakura, technicien de la Promotion de la Santé (TPS) dans la Zone Bwiza, est au courant de tout. « J’ai mené une enquête très récemment. Le constat a été que presque toutes les buvettes de Bwiza sont insalubres. Ceci explique la raison d’être de la plupart des maladies des mains sales comme le choléra et la dysenterie bacillaire ainsi que d’autre pathologies comme la tuberculose et les hépatites, qui peuvent surgir chez ces consommateurs ».
Et de se glisser : « Pratiquement, je ne peux pas prendre la décision de fermer un cabaret. Cela ne peut venir que d’ « en haut ». Moi je ne fais que constater ».
Journal Burundi Eco