Les enlèvements et les meurtres répandent la peur, selon Human Rights Watch
Selon la déclaration de Human Rights Watch rendue publique ce jeudi 25 février 2016, les autorités du Burundi s'en prennent avec une brutalité accrue aux opposants présumés. Les forces gouvernementales tuent, enlèvent, torturent et arrêtent arbitrairement de nombreuses personnes, à un rythme alarmant.
Alors que la capitale, Bujumbura, s'enfonce de plus en plus dans une situation de non-droit, les violations des droits humains ont pris des formes nouvelles. Alors que la découverte de cadavres dans les rues de Bujumbura était un phénomène quotidien pendant la seconde moitié de 2015, de nombreuses violations se produisent désormais à l’abri des regards, les forces de sécurité emmenant des personnes dans le plus grand secret et déclinant ensuite toute responsabilité pour leur sort.
« La police, l'armée et les services de renseignement burundais, ainsi que les membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir, ont recours à des méthodes de plus en plus brutales pour punir et terroriser ceux perçus comme opposants », a déclaré Daniel Bekele, directeur de la division Afrique à Human Rights Watch. « Les forces gouvernementales et le parti au pouvoir traitent les opposants présumés avec une cruauté et une brutalité extrêmes, ce qui pourrait causer une nouvelle escalade de violence. »
Les forces de sécurité ont torturé ou maltraité des opposants présumés si gravement lors de leur arrestation ou de leur détention que certains d'entre eux ont failli mourir. Les forces de sécurité ont frappé les victimes avec des pierres ou des briques, ou à coups de crosse de fusil ou de barre de fer. La plupart des personnes arrêtées sont de jeunes hommes accusés d'être membres ou partisans de groupes armés d'opposition.
Les chercheurs de Human Rights Watch ont interrogé plus de 63 personnes à Bujumbura entre novembre 2015 et février 2016, dont des victimes et des membres de leurs familles, des témoins, des habitants des quartiers où les abus ont été commis, des défenseurs des droits humains, des avocats, des journalistes, des autorités judiciaires, des membres des forces de sécurité, des diplomates, des membres du personnel des Nations Unies et d'autres sources.
Source : HRW