Les marchandises n’entrent plus au Rwanda à partir des frontières de Cibitoke
Depuis quelques jours, il y a interdiction à tous les commerçants d’écouler leurs marchandises au Rwanda. Le manque à gagner est énorme pour les habitants. Certains observateurs pensent que la crise entre Kigali et Bujumbura est à l’origine de cette décision.
A partir de ce lundi, 28 mars, les petits commerçants voulant traverser le poste frontière de Ruhwa pour se rendre au Rwanda, se sont vu sommés de rebrousser chemin.
Les principaux produits frappés par cette mesure d’après un commerçant burundais qui a requis l’anonymat sont le riz et les tomates. Comme il l’indique, les Burundais ont énormément besoin des pommes de terre et de haricot en provenance du Rwanda.
Sur place, comme l’explique un agriculteur en colère rencontré au chef-lieu de la commune Rugombo, le préjudice est énorme pour les produits périssables tels que les tomates, les aubergines et les oignons. Le Rwanda constituait un marché d’écoulement. «Au Burundi, il n’y a même pas d’usine transformation. Il s’agit donc d’une mesure impopulaire qui aura des conséquences sociales et économiques sur le bien-être des ménages», regrette-t-il.
Abondant dans le même sens, une femme habituée à faire des entrées et des sorties sur les frontières de Ruhwa et de Ruhororo affirme qu’il sera difficile pour les commerçants de rembourser les crédits contractés. D’après cette commerçante, la plupart des familles vont se retrouver dans l’impossibilité de faires face aux charges sociales et sanitaires.
Crise diplomatique à l’origine
Selon une source haut placée, cette mesure d’interdire aux commerçants à se rendre au Rwanda pour vendre leurs marchandises est une des conséquences de la crise diplomatique entre ces deux pays. «Il y a tout un trafic qui est au point mort. Les autorités burundaises oublient que le commerce transfrontalier est bénéfique pour l’ensemble des habitants du Burundi et du Rwanda. Ce sont les petites gens qui sont pénalisés et qui souffrent», fait-il remarquer.
L’administration indique que cette mesure est prise pour protéger la production interne. « La population peut continuer à vendre toutes ces marchandises à travers le pays sans dépasser les frontières », explique sans plus de précisions un administratif rencontré sur la frontière de Ruhororo dans la commune de Mabayi.
Toutefois, une autorité rwandaise contactée n’y va pas par quatre chemins. Il fait savoir que cette décision ne va pas affecter les citoyens de son pays. Il fait allusion à toutes les autres frontières du Burundi avec la RD Congo, et entre ce dernier et le Rwanda, qui restent toujours ouvertes.
Jackson Bahati
Source : IWACU