mai
31
2019

L'ONU a annulé une réunion prévue mardi sur le Burundi

L'ONU a brusquement annulé une réunion sur le Burundi prévue mardi après que Bujumbura ait déclaré qu'il était prêt à mettre fin aux relations avec Michel Kafando.

Le Burundi menace de couper les liens avec l'envoyé de l'ONU nommé dans le pays, avant les élections de l'année prochaine qui, insistent le gouvernement à Bujumbura, insistent sur le caractère interne des affaires, selon des diplomates de l'ONU.

Kafando, un ancien président du Burkina Faso, a été nommé en 2017 pour diriger les efforts de l'ONU au Burundi, qui a été ravagé par plus d'une décennie de guerre qui s'est terminée en 2006.

La France a demandé au Conseil de tenir une réunion à huis clos vendredi sur le Burundi, mais ces pourparlers ont été repoussés à juin afin de laisser le temps de désamorcer la situation, ont indiqué des diplomates.

Interrogé sur la dispute avec le Burundi à propos de l'envoyé, le porte-parole de l'ONU, Farhan Haq, a déclaré jeudi: "Je ne suis au courant d'aucune annonce officielle du Burundi, il n'y a donc rien à répondre pour le moment".

Le Burundi est dans la tourmente depuis que le président Pierre Nkurunziza a été réélu en 2015 lors d'élections boycottées par la plupart des membres de l'opposition.

Au moins 1 200 personnes ont été tuées et plus de 400 000 personnes ont été déplacées dans des violences entre avril 2015 et mai 2017 qui, selon l'ONU, ont principalement été menées par les forces de sécurité de l'État.

M. Nkurunziza a annoncé l'année dernière qu'il ne se présenterait pas aux élections de 2020, confondant les critiques qui l'accusaient de s'être employé à renforcer son emprise sur le pouvoir.

L’ambassadeur du Burundi auprès de l’ONU, Albert Shingiro, a depuis demandé au Conseil de sécurité de mettre fin aux réunions tenues tous les trois mois sur la situation dans son pays.

Shingiro affirme que la situation au Burundi ne représente pas une menace pour la paix et la sécurité internationales, une position soutenue par la Russie, la Chine et les pays africains au conseil, ont indiqué des diplomates.

 

"Le processus électoral au Burundi en 2020 est une affaire interne", a déclaré Shingiro à l'AFP. "Le Burundi ne permettra aucune ingérence d'aucun acteur étranger, quel que soit son statut".

Les relations entre les Nations Unies et le Burundi ont été tendues. En mars, le Burundi a fermé le bureau des droits de l'homme des Nations Unies à Bujumbura.

Kafando a remplacé Jamal Benomar, qui a été envoyé de l'ONU pendant deux ans avant que le gouvernement de Bujumbura demande sa démission.

Les menaces du Burundi interviennent quatre mois seulement après que la Somalie ait expulsé un envoyé de l'ONU qui avait soulevé des questions concernant les droits de l'homme.

Par AFP

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