sep
29
2015

L’UE prépare des sanctions ciblées contre l’entourage du Président Nkurunziza

Bruxelles -  Hier l’agence de presse Reuters a révélé que l’UE s’apprête à adopter ce jeudi des sanctions ciblés contre quatre personnalités proches du Président burundais, Pierre Nkurunziza, qui auraient été impliqués dans des actes de violence et des violations des droits de l’homme au Burundi. Cette information a été confirmée par une source contactée par Infos Grands Lacs auprès de l’Union Européenne. Cette source précise que, contrairement à ce que rapporte Reuters, la décision n’aurait pas été prise de commun accord par les ambassadeurs européens à Bujumbura, car « tout se décide à Bruxelles » sur la base d’échanges d’informations avec les diplomates européens au Burundi.

A ce stade, les noms des personnalités qui seront sanctionnées n’ont pas été révélés. Par contre, IGL a eu la confirmation que les sanctions, effectives dès vendredi, consistent en un gel des avoirs et une interdiction de voyager dans l’UE. En juillet, la Haute Représentante de l’Union Européenne pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, l’italienne Federica Mogherini, avait annoncé que l’UE se préparait, « en ligne avec les conclusions du Conseil de juin 2015, à adopter, le cas échéant, des mesures restrictives ciblées contre ceux dont l'action aurait conduit ou conduirait à des actes de violence et de répression, à de graves violations des droits de l'homme, et/ou entraverait la recherche d'une solution politique ».

L’UE a décidé de mettre ses menaces à exécution suite au refus du régime burundais « de promouvoir un dialogue inclusif » et à l’augmentation du nombre d'arrestations, de détentions et de meurtres au Burundi depuis la réélection de Pierre Nkurunziza à la présidence, selon un diplomate européen. Ces préoccupations sont confirmées par un rapport publié hier par le Haut-Commissariat aux Droits de l’homme qui a enregistré pas moins de 134 meurtres depuis avril dernier et 704 arrestations depuis début septembre.

Parallèlement aux sanctions, l’UE poursuit ses travaux préparatoires des consultations spécifiques comme prévu à l'article 96 de l'Accord de Cotonou, afin de faire en sorte que le gouvernement burundais prenne les engagements qui s'imposent pour remédier à la crise, mais ne prévoit pas actuellement de suspendre les préférences commerciales octroyées au Burundi dans le cadre de l’Accord de Cotonou.

Par Joshua Massarenti, pour Infos Grands Lacs, en collaboration avec VITA/Afronline (Italie).