fév
15
2016

L'UE renvoie sa décision de suspendre son aide au Burundi

Bruxelles - "En dépit de tous les efforts de la communauté internationale la situation au Burundi demeure dans l'impasse". Face à une telle impasse, "il est urgent que le dialogue inter-burundais reprenne dans un cadre véritablement inclusif et sans conditions préalables. L'Union Européenne appelle toutes les parties et en particulier les autorités burundaises à s'inscrire dans cette logique". Et si rien ne sera fait, l'UE "adoptera les mesures appropriées qui s'imposent vu l’absence de signaux positifs". Voici en synthèse le message que les ministres des Affaires étrangères européens réunis aujourd'hui à Bruxelles ont voulu envoyer au Burundi. 

Nombreux sont ceux qui attendaient une décision forte du Conseil européen des Affaires étrangères, deux mois après que l'UE ait évoqué pour la première fois la possibilité de suspendre son aide au Burundi. Selon les propos de la chef de la diplomatie européenne, Federica Mogherini, rapportés par RFI à l'issue de la réunion, "la suspension de l'aide a été proposée. La proposition est sur la table du Conseil. Ce n'était pas la décision d'aujourd'hui, c'est pour ça que vous ne la trouverez pas dans le texte des conclusions d'aujourd'hui. Parce que ça va etre reconsidéré ces prochaines semaines". 

Un simple report donc, qui ne met pas à l'abri Bujumbura du risque de voir l'appui financier de l'UE se réduire d'ici le mois de mars. Etant donné le poids de l'UE parmir les donateurs internationaux (430 millions d'euros pour la période 2015-2020), la menace est très sérieuse. Dans ses conclusions, le Conseil européen "condamne fermement tout recours à la force pour résoudre la crise burundaise. L'absence de perspective d'une solution politique augmente le risque de radicalisation des positions et de confrontation violente. Cette situation risque d'être aggravée par la fragilité économique du pays. Dans ce contexte, l'UE réitère la priorité qu'elle attache à la protection et au soutien à la population". 

"Seul un dialogue politique inclusif, sous médiation internationale et dans le respect de l'Accord d'Arusha et de la Constitution du Burundi, permettra de trouver une solution à la crise", lit-on dans le texte. "L'UE salue les efforts de la médiation de la Communauté de l’Afrique de l’Est (CAE) qui a permis d'organiser la première réunion du dialogue inter-burundais le 28 décembre à Entebbe. Il est urgent que le dialogue inter-burundais reprenne dans un cadre véritablement inclusif et sans conditions préalables. L'UE appelle toutes les parties et en particulier les autorités burundaises à s'inscrire dans cette logique".