déc
08
2015

L'Union Européenne accentue sa pression sur le Burundi

Bruxelles - Suite aux consultations qui ont eu lieu aujourd'hui à Bruxelles, « l’Union européenne considère que les positions exprimées par [le gouvernement burundais] ne permettent pas de remédier globalement aux manquements des éléments essentiels de son partenariat avec la République du Burundi. Ces positions ne permettent pas non plus de répondre de façon satisfaisante aux décisions du Conseil Paix et Sécurité de l'Union Africaine des 17 octobre et 13 novembre 2015, en particulier sur la nécessité de la mise en œuvre rapide d'un dialogue sincère et inclusif, fondé sur le respect de l’accord d’Arusha ». Telle est la position de l’Union Européenne au terme des consultations lancées aujourd’hui à Bruxelles avec le Burundi sur les atteintes à la démocratie dans ce pays, et ce sous l’égide de l’article 96 de l’Accord de Cotonou signé en 2000 entre l’UE et les pays ACP, une procédure qui est susceptible de conduire à la suspension de l’aide européenne lorsque « une partie considère que l'autre manque à une obligation découlant du respect des droits de l'homme, des principes démocratiques et de l'État de droit ».

Les consultations entre les deux parties, à la présence de l'UA, l'EAC, l'ONU, le Secrétariat des Etats des pays ACP, la Tanzanie et l'Afrique du Sud, ont débuté vers 15h30 et se sont concluent peu après 21h00. Dans son communiqué de presse, l’Union Européenne souligne que « des mesures appropriées seront proposées aux instances décisionnelles de l'Union européenne ». En attendant l'adoption de ces mesures prévues courant janvier 2016, « des mesures conservatoires pourraient être prises quant aux activités de coopération en cours  et en limitant des activités de coopération nouvelles aux actions à caractère humanitaire ou bénéficiant directement aux populations. L’engagement ferme et opérationnel du Gouvernement du Burundi à participer dans les meilleurs délais au dialogue cité ci-dessus, comme d’ailleurs demandé par le Conseil de Sécurité des Nations Unies dans sa Résolution 2248 du 12 novembre 2015, constituera un signal positif ». En d’autres termes, la délégation officielle burundaise menée par le ministre des Affaires Etrangères, Alain Nyamitwe, n’a pas voulu ou n’a pas été en mesure de répondre aux attentes de l’UE sur le lancement d’un dialogue réellement inclusif « fondé sur le respect de l’Accord d’Arusha », ce qui laisse entendre que la question du troisième mandat du Président Pierre Nkurunziza n'est pas écartée. Mais cela reste à confirmer. 

Hier un haut fonctionnaire de l’Union Européenne avait insisté sur le fait que « les consultations prévues [avec le Burundi] ne sont pas une discussion politique, mais une discussion sur des questions très concrètes », telles que la situation des médias, de la liberté de la presse et des journalistes burundais ; les espaces d’expression et la sécurité des acteurs de la société civile, toujours plus menacés par le régime burundais ; les cas extrajudiciaires ; et le désarmement.

« L'Union européenne continuera à suivre avec attention les développements au Burundi et réitère sa disposition à des discussions constructives, à la condition d'engagements concrets et crédibles de la partie burundaise, permettant le respect des éléments essentiels de l'Accord de Cotonou ».

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