Mahama (Rwanda): le second round de rapatriement des réfugiés burundais est prévu pour ce jeudi
Une réunion tripartite entre le Burundi, le Rwanda et HCR s’est tenue la semaine dernière. Il a été conclu que le second groupe de réfugiés burundais soit rapatrié ce jeudi 10 septembre. Plus ou moins 500 Burundais, équivalents à la capacité d’accueil du camp de transit de Songore de la province de Ngozi sont attendus. Au camp de Mahama, les préparatifs vont bon train selon le HCR.(SOS Médias Burundi)
D’après le HCR, l’enregistrement volontaire des Burundais qui veulent rentrer est en cours.
“Nous avons déjà plus de 3000 Burundais qui ont déjà manifesté la volonté de rentrer pour le second round prévu pour jeudi le 10 septembre si rien ne change. L’enregistrement continue. La réunion tripartite entre le Burundi, le Rwanda et le HCR a conclu que le second retour sera composé d’au moins 500 personnes. Pour le moment, nos équipes s’activent pour les vérifications individuelles de chaque réfugié”, a indiqué la chargée de la communication au niveau du HCR-Rwanda.
Cependant, il y a des réfugiés qui se lamentent que le processus d’enregistrement est trop lent.
“Nous demandons au HCR de déployer les mêmes efforts que lors de l’accueil des demandeurs d’asile. À l’époque, il pouvait recevoir plus de 1000 personnes par jour. Mais pour le moment, le HCR n’enregistre que 50 individus par jour.
Il y a un agenda caché. Les agents du HCR ne veulent pas que nous rentrions”, souligne un Burundais partisan du retour. Il fait partie d’une équipe qui sensibilise les autres réfugiés au rapatriement.
Le HCR s’en défend.
“C’est un travail qui n’est pas facile. Nous devons vérifier l’identification de chaque réfugié qui veut rentrer, faire des tests de Covid-19 et des autres maladies chroniques, examiner s’il est apte de tenir pour un long voyage, délivrer des certificats scolaires qui montrent le niveau d’études des enfants, etc. Vous voyez que cela demande plus de moyens et des ressources humaines qui n’étaient pas prévues, raison pour laquelle ces gens croient qu’il y a un ralenti, ce qui n’est nullement pas vrai. Mais on en est au début, ça va aller en tout cas”, a rétorqué le HCR.
Pour des réfugiés qui ne veulent pas retourner au Burundi pour des raisons sécuritaires, ils demandent la continuation de l’assistance.
“Nous ne sommes pas rassurés par la situation sécuritaire au pays pour rentrer. Ces derniers temps, les cas de violation de droits de l’homme se sont multipliés, des tueries et disparitions forcées ont repris, on parle aussi des mouvements rebelles qui ont attaqué le pays, nous avons appris qu’il y en a parmi ceux qui sont rentrés dernièrement qui sont emprisonnés. Vous comprenez donc que le chemin est encore long. C’est pourquoi nous demandons d’être protégés ici », disent-ils.
Le HCR et le ministère en charge des réfugiés au Rwanda tranquillisent ceux qui ont choisi de rester.
Ils rappellent que les départs sont volontaires et que ceux qui vont rester bénéficieront toujours d’une assistance humanitaire et sécuritaire.
Près de 500 réfugiés burundais ont été accueillis sur la frontière burundo-rwandaise de Gasenyi-Nemba (nord du Burundi). Ils ont passé trois jours au camp de Transit de Songore dans la province Ngozi(nord du Burundi) avant de rejoindre leurs communes d’origine.
Le Rwanda héberge encore plus de 65.000 réfugiés burundais dont plus de 90% sont dans le seul camp de Mahama.