Mandats d’arrêts internationaux : Gitega appelle les Etats à coopérer
Prosper Ntahorwamiye, secrétaire général et porte-parole du gouvernement, appelle les pays qui hébergent les présumés commanditaires des récentes attaques à la grenade à Bujumbura de les livrer à la justice burundaise. C’était au cours de l’émission publique des porte-paroles des institutions animée ce vendredi 8 octobre à Karusi.
Au lendemain des récentes attaques à la grenade dans la capitale économique, Sylvestre Nyandwi, procureur de la République, a sorti des mandats d’arrêts internationaux à l’endroit des présumés commanditaires.
Interrogé sur les attentes du gouvernement par rapport à ces derniers, Prosper Ntahorwamiye a indiqué que les présumés commanditaires doivent être poursuivis. « Quelqu’un qui a commis une infraction, est-ce qu’il ne peut être poursuivi pour motif qu’il n’a pas encore été puni pour la première infraction ? ». Une allusion aux mandats d’arrêts internationaux émis contre les présumés putschistes et leurs collaborateurs.
Et de rappeler que les mandats d’arrêts internationaux sont livrés lorsque le présumé auteur du crime se trouve à l’extérieur du pays. «Nous espérons que, dans un proche avenir, ces gens-là seront portés devant la justice burundaise. Au cas contraire, nous allons recourir à d’autres voies, qu’elles soient diplomatiques ou judiciaires comme Interpol ».
Il a fait savoir que le Burundi continuera à coopérer avec d’autres pays. Et de faire observer : « Si on attend que tu es poursuivi pour un acte de terrorisme, normalement aucun pays ne pourrait héberger une telle personne pour l’intérêt aussi bien de ce pays que celui du monde ». Il espère que ces mandats d’arrêts aideront dans la restauration de la paix au Burundi et dans le monde.
« Acte terroriste »
Même son de cloche du côté d’Agnès Bangiricenge, porte-parole de la Cour suprême qui parle d’ « acte terroriste ». Elle a fait savoir que les personnes poursuivies avaient été citées dans le putsch de 2015.
Et de qualifier un tel crime de transfrontalier. « Etant transfrontalier, le procureur de la République a demandé aux pays de la sous-région ou autres qui les hébergent ou dans lesquels ils transitent de les livrer à la justice burundaise ».
Elle fonde son espoir sur les accords que le Burundi a signé avec d’autres pays dans le domaine de la justice. « Si tel a commis un crime transfrontalier dans tel pays, il peut le commettre dans un autre. C’est pourquoi, nous espérons que les mandats d’arrêts récemment sortis sur cet « acte terroriste » seront mis en application par les pays qui hébergent ces personnes ».
Interrogée sur les inquiétudes selon lesquelles les mandats d’arrêts sortis en 2015 n’ont pas encore été exécutés et que les récents mandats risquent de l’être également, Mme Bangiricenge a expliqué qu’un crime transfrontalier ne peut pas passer inaperçu.
Signalons que les personnes visées par les récents mandats d’arrêts sont Alexis Sinduhije, président du parti MSD (Mouvement pour la solidarité et la démocratie), et Margueritte Barankitse, patronne de la Maison Shalom de Ruyigi. Elles sont aussi dans le box des présumés putschistes de 2015.
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