Mgr Célestin Hakizimana payait les Interahamwe pour ne pas tuer les Tutsi
Beaucoup de religieux ont, en 1994, trempé dans les tueries au cours de la période de génocide perpétré contre les tutsi. L’humanité semblait avoir disparu même dans l’ordre religieux. Une figure en est ressortie : L’acteul Mgr Vincent Hakizimana, alors curé de la Paroisse St Paul de l’archévêché de Kigali. Quelques 2000 Tutsis lui doivent la vie.
“Je savais bien que les Tutsi pourchassés étaient des innocents et qu’ils méritaient protection. Les Interahamwe savaient que des Tutsis s’étaient réfugies chez nous, et je leur disais que leur ennemi n’était pas ici mais au front. Des fois, je leur donnais de l’argent, parfois de la nourriture et des boissons, mais ça ne les empêchait pas de revenir à plusieurs reprises, prendre une vingtaine de Tutsi et aller les exécuter ailleurs », confie Mgr Hakizimana, actuel Evêque de Gikongoro.
Après leurs forfaits, ils venaient s’en vanter à l’Hôtel PanAfrique proche de l’Eglise, poursuit-il. Le jour le plus sombre fut celui où ces tueurs ont pris 50 jeunes pour aller les tuer pendant que les parents suppliaient en vain qu’ils soient amenés à la place de leurs enfants, se souvient-il à haute voix. Plus les jours passaient, plus la barbarie des tueurs montait, et les vivres allaient s’épuiser, a-t-il dit.
C’est alors qu’apparurent les combattants du FPR, dans la nuit du 16 juillet 1994, et sauvèrent plus de 2000 Tutsis qui venaient de passer plus de deux mois dans sa Paroisse.
« Ces combattants ont été pour moi des “envoyés de Dieu” pour lesquels je remercie la rapidité, le sacrifice et le savoir faire dont ils ont fait preuve en traversant les barrières gardées par les FAR et les Interahamwe », a-t-il continué.
L’Evêque dit avoir été décoré pour cet acte de courage et reçu dix vaches, de l’argent et d’autres dons en guise de gratitude. L’Eglise n’ab ordonné à aucun religieux de commettre le génocide, a-t-il ajouté avant de soutenir que ceux qui ont tué doivent en répondre personnellement.
En ceci, l’évêque s’affaiblit et ne fait que se conformer au crédo officiel de l’Eglise catholique romaine dont les grands princes, Papes, cardinaux et évêques rwandais, personne d’entre eux, ni le Pape ni l’archevêque de Kigali, ni l’évêque de Kabgayi ou Butare ou Ruhengeri, Cyangugu, Nyundo et j’en passe, personne n’a osé rappeler à ses paroissiens devenus Interahamwe que « ne pas tuer son semblable » est le cinquième commandement de Dieu.
Son témoignage est tronqué dans le sens où Evêques et Abbés rwandais mieux que les Mufti et cheikhs ou autres sectes chrétiennes, étaient de vrais leaders d’opinion. Leur parole avait valeur d’injonction et d’ordre.
L’Abbé Seromba Athanase, frappé d’une peine de prison à perpétuité avait-il ordonné que l’édifice de l’Eglise de Nyange (dans l’Actuel District de Karongi) soit démoli tuant du coup 3000 Tutsi qui s’y étaient réfugiés ?
L’Abbé Wenceslas Munyeshyaka de la Paroisse Ste Famille de Kigali fut-il connu pour sa collaboration avec des Interahamwe, les militaires et les membres de leur gouvernement ?
Combien de ces prélats qui auraient ordonné à leurs paroissiens de déposer leurs armes et rentrer dans la sainteté ?
« Certains des religieux se sont écartés de leur devoir et collaboré avec les génocidaires », a reconnu l’Evêque s’interdisant d’incriminer l’Eglise catholique romaine, « l’unique et parfaite ».
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