juin
16
2016

Minerais de sang : un accord européen pour mieux encadrer l'importation

Mercredi 15 juin, après un an de négociations, la Commission européenne, les Etats membres et le Parlement européen ont trouvé, non sans mal, un accord politique visant à encadrer l'importation des "minerais de sang", qui contribuent à financer les conflits armés en Afrique.

Cet accord fera l’objet d’une réglementation qui sera contraignante pour les entreprises importatrices de l'UE qui se trouvent au début de la chaîne de production, y compris les fonderies et les raffineries. Seules les entreprises important de faibles volumes seront exemptées.

 « L’UE s’engage à empêcher que le commerce international des minéraux ne finance les seigneurs de guerre, les criminels et ceux qui violent les droits de l’homme », a déclaré Lilianne Ploumen, ministre du commerce extérieur des Pays-Bas, dont le pays assure la présidence tournante de l’Union. Pour Marie Arena, l’eurodéputée socialiste ayant pris une part active dans les négociations, "c'est un premier pas important vers une responsabilisation des entreprises européennes et de toute la chaîne de production." "Les négociateurs du Parlement européen peuvent défendre la tête haute le chemin parcouru depuis les premières propositions de la Commission et du Conseil, qui défendaient tous deux l'idée angélique d'un caractère volontaire", a-t-elle ajouté.

Les minerais visés - tungstène, étain, tantale et or -, sont indispensables à la production d'objets du quotidien comme les téléphones portables, les ordinateurs, les réfrigérateurs et les ampoules. Ils sont surtout importés d'Afrique centrale, notamment de la République démocratique du Congo, où des groupes armés se disputent le contrôle des mines.

Certains observateurs estiment toutefois que cet accord est moins ambitieux et ne correspond que partiellement aux objectifs initiaux.

Pour rappel, en 2015, 27 conflits en Afrique étaient connus pour être liés aux ressources minières. Sur les soixante dernières années, le Programme des Nations Unies pour l’Environnement estime que 40% des conflits inter-étatiques avaient pour origine l’accès aux ressources naturelles.

Sources : UE, Belga, Le Monde, Médiapart, Le Vif

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