Mort de Patrick Karegeya: une lettre évoque les liens entre les suspects et le Rwanda
Le parquet sud-africain sait qu'il y a des « liens étroits » entre les suspects de l'assassinat de Patrick Karegeya et le gouvernement rwandais. C'est ce qui ressort d'une lettre lue, lundi matin, dans une salle d'audience de Johannesburg, où l'affaire est suivie. L'ancien chef du renseignement rwandais, passé dans l'opposition, a été tué en Afrique du Sud, où il vivait en exil, le 31 décembre 2013.
Le corps de Patrick Karegeya avait été retrouvé étranglé dans une chambre d'hôtel de Johannesburg par son neveu.
David Batenga, qui assistait à l'audience de ce lundi, s'est dit choqué par le contenu de cette lettre : « C’est la première fois que j’entends parler de cette lettre. C’est frustrant et franchement énervant dans le fond. Je suis encore sonné. J’aurais pensé que les enquêteurs auraient pu, au cours des cinq dernières années, prévenir la famille. Mais personne ne nous a jamais rien dit. C’est frustrant et très vexant. Ce sont des propos que nous, nous tenons depuis le début, que nous répétons depuis des années, sauf que nous, nous nous faisons traiter de fous. On a frappé à tellement portes, au fil des ans, pour dire, voilà ce que nous savons, voilà ce que nous soupçonnons, et on apprend tout à coup que les enquêteurs ont fait leur boulot, que leur enquête recoupe nos affirmations, sauf qu'eux n’ont jamais pris la peine de nous le dire ».
Pour le parquet, « il semble que tous les suspects rwandais ont quitté le pays en 2014 pour rentrer au Rwanda ».