déc
09
2024

MPOX/Ntahangwa : Fermeture de bars et hôtels pour freiner sa propagation

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Une des ’’guesthouses’’ fermée

L’administrateur communal de Ntahangwa a ordonné la fermeture de 25 infrastructures dans cette entité. Ce sont des motels, maisons de passage et d’autres sans noms. Ces lieux favorisent la propagation de de la variole du singe selon les rapports de la réunion de sécurité organisée dans cette commune le 2 décembre 2024.

La note de l’administrateur communal de Ntahangwa du 3 décembre 2024, est claire. C’est après avoir fait le constat que la variole du singe continue à se propager au sein de la population en mairie de Bujumbura via les relations sexuelles’’, que l’ordre a été donné de fermer quelques maisons offrant des services douteux et des cabarets pour juguler cette épidémie.

Le bar Ku Musoso situé à la 1ère avenue du quartier Heha, dans la zone de Kamenge, fait partie de ces 25 infrastructures sensées être fermées. Mais le restaurant et le bar étaient toujours ouverts ce weekend malgré la note de l’administrateur de Ntahangwa.

Sur la même avenue, les portes du bar se trouvant tout près de la coopérative Gihosha, étaient toujours ouvertes ce weekend comme à l’accoutumé.

A la question de savoir pourquoi ce bar restait fonctionnel alors qu’il figurait sur la liste des bars à fermés pour non-respect des normes, le patron dudit bistrot a répondu qu’il n’était pas encore informé.

Un habitant du quartier rencontré tout près des deux bars se demande pourquoi cette décision n’a pas encore été mise en application : « Il y a des bars figurant sur la liste, mais qui fonctionnent toujours, alors que les autres ont été fermés dans la campagne déjà faite. On se demande pourquoi ces exceptions alors qu’il était dit que ces derniers ne respectaient pas les mesures prises contre la propagation de la variole du singe ? »

Le propriétaire du motel I Muhira Guesthouse, au quartier Gituro, à la 5ème avenue, dit ne pas comprendre cette fermeture brusque de son établissement : « Les autorités devraient d’abord nous réunir pour nous expliquer l’enjeu et les dégâts que cela cause. Si ce sont des mesures d’hygiène qu’il fallait respecter, par exemple, des professionnels de santé pourraient nous orienter sur des règles à respecter », s’indigne-t-il.

« Venir fermer brusquement sans nous avertir et embarquer nos clients n’est pas du tout juste, puisque le client dort où il veut. Les clients étaient en règle. Nous demandons qu’on ouvre nos hôtels comme la loi le dit, et nous donne des conduites à tenir pendant que nous travaillions », appelle le propriétaire de ce motel fermé, avec un air frustré.

Un autre propriétaire remonté contre cette mesure demande des explications et se pose des questions : « Est-ce qu’ils ont fait des études pour juger et conclure que la propagation de la variole du singe provient de nos bars ? Ont-ils des chiffres des cas identifiés confirmant cette propagation ? »

Au quartier Muramvya, à la 3ème avenue n° 49 dans la zone Kinama, des maisons en briques adobe et d’autres en pisée servent de bars au moment où dans la cour intérieure, des paillotes aménagées de manière à favoriser la discrétion servent de lieu de repos pour les hommes et les femmes venus étancher leur soif et s’adonner à d’autres plaisirs sous l’effet de l’alcool , ce qui peut favoriser la propagation de la variole du singe, confie un habitant de ce quartier approché.

Dans la cour, une fumée épaisse couvre de temps en temps tout le périmètre se propageant même dans le voisinage suite à la viande de porc grillée. Des rôtisseurs proposent des brochettes à bas prix, ce qui attire les habitants du quartier. Le propriétaire de cet endroit a été contacté, mais n’a pas voulu s’exprimer.

Un agent communautaire et cheffe de cellule rencontrée à Kinama, au quartier Muramvya, explique que les hôtels qui sont en ordre n’ont pas été fermés. « Ceux qui ont été fermés ne sont pas en ordre. Ils sont des mini-bars qu’on ne peut pas même classer de bars, ni d’hôtels. Ce sont des bars de vins de bananes et de grillades de viande de porc. Ils servent de lieu de rencontre entre des hommes et des femmes de mœurs discutables voulant se défoncer ».

Ce n’est pas tout, dénonce cette administrative à la base, il y a également des jeunes hommes et jeunes filles mineurs qui fréquentent ces endroits. « Raison pour laquelle les autorités ont pris la décision de les fermer ».

Nous avons essayé de contacter et de rencontrer l’administrateur de la commune Ntahangwa pour des précisions sur les études faites et les chiffres des cas de MPOX identifiés en commune Ntahangwa en vain.
https://www.iwacu-burundi.org/mpox-ntahangwa-fermeture-de-bars-et-hotels...

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