juin
21
2016

Muyinga : Abandons scolaires aux allures inquiétantes

Plus de 10.000 écoliers et élèves ont quitté l’école au cours de l’année scolaire en cours en province de Muyinga. Cette problématique suscite des inquiétudes auprès des autorités du pays à tous les échelons. Des mesures de dissuasion telle l’amande ou des gardes à vue sont envisageables à l’endroit des parents irresponsables.

Des cas d’abandons scolaires sont répertoriés du jour au jour par les Directeurs d’écoles fondamentales et secondaires de la province Muyinga. Des données disponibles à la Direction Provinciale de L’Enseignement à Muyinga font état de plus de 10000 cas d’abandons scolaires au cours des deux premiers trimestres de l’année. Au seul premier trimestre, plus de 7OOO écoliers avaient déjà quitté le banc de l’école d’après Blaise Pascal Misago, Directeur Provincial de l’Enseignement.

La pauvreté au sein des ménages et l’ignorance des parents quant à l’importance de l’école sont entre autres causes des abandons. Le chômage frappant pas mal de diplômés découragerait aussi les écoliers à continuer les études, a-t-on appris de Clovis Ndayishimiye, élève qui a abandonné l’école pour s’engager comme travailleur domestique.

Ce phénomène est au cœur des échanges entre administrés et administratifs tel le cas lors des récentes descentes des élus du peuple de haut niveau. Au cours des visites du Président du Sénat en province de Muyinga en début de la semaine en cours et la semaine dernière , M. Reverien Ndikuriyo a demandé à l’administration collinaire de faire le suivi des cas des enfants déscolarisés. Il a invité les parlementaires à prendre cette problématique au sérieux afin qu’à la rentrée scolaire prochaine, tous les enfants ayant abandonné l’école au cours de l’année scolaire 2015/ 2016 y retournent. Le député Ibrahim Uwizeye a même  proposé l’incarcération des parents des enfants mineurs qui auront quitté le banc de l’école. Les élèves majeurs qui auraient abandonné volontairement l’école en répondront pénalement, a-t-il proposé . « J’ai utilisé la même méthode à Makamba quand j’étais gouverneur de province », a dit M. Ndikuriyo lors des échanges avec la population de Gashoho, avant de nuancer qu’il s’agirait d’une dissuasion et non de garder les gens au cachot pour longtemps. « Une nuitée suffit pour inviter les parents de ces enfants à comprendre les bienfaits de l’école ».

Le président du sénat burundais  exhorte la population à s’atteler aux travaux de développement comme la construction des écoles pour répondre à la préoccupation des effectifs pléthoriques dans les écoles. Pour lui, il est aberrant qu’il y ait encore des gens qui demandent au gouvernement la construction d’une école primaire ou un établissement secondaire, un centre de santé sur telle colline. « Aujourd’hui la construction d’une telle infrastructure est l’affaire de l’entité communale », a-t-il déclaré.

La problématique des abandons scolaires avait même été soulevée lors des échanges avec le premier vice président de l’Assemblée Nationale M. Agathon Rwasa en visite de travail dans la province de Muyinga deux semaines avant le président du Sénat.

Dieudonné NZEYIMANA

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