Cinq  présumés sorciers ont été déjà assassinés  dans deux communes de la province de Muyinga. Les organisations de la société civile en appellent à la vigilance des  Comités Mixtes de Sécurité.

Des personnes soupçonnées d’être des sorciers ont été attaquées  par une partie de la population  sur plusieurs collines des communes de Buhinyuza et Mwakiro. Au moins cinq individus ont été  déjà assassinés depuis janvier 2016, selon des sources administratives. Ce phénomène a commencé en commune de Mwakiro ou 4 hommes, tous âges sont des victimes des lynchages qualifiés de justice populaire. Pacifique Ndihokubwayo, Administrateur de la commune Buhinyuza affirme que face à  ces tueries, l’administration a tenu des réunions de sensibilisation sur les collines pour inviter la population à  rompre avec les croyances superstitieuses.

Dans la commune voisine de Mwakiro, un présumé sorcier a été assassiné au cours de la semaine dernière sur la colline Kibwirwa. Des hommes accusés par les habitants d’être responsables de la mort de plusieurs personnes son sur des tracts jetés ici et là. Sur ces tracts, des noms de personnes à abattre sont mentionnés. Ceux qui se retrouvent sur ces papiers  vivent dans la peur panique. Sur la colline de Kibande, un présumé sorcier a échappé de justesse à  la mort. Aujourd’hui, il vit en cachette dans une autre localité de refuge.

Mobilisation des Comités Mixtes de Sécurité

Ces assassinats ciblés constituent une sérieuse menace pour la sécurité, déclare M. Melchior Nsabumuganwa, représentant l’organisation de défense des droits humains dénommée Ligue ITEKA en province de Muyinga. Des gens peuvent être lynchés pour des mobiles autres que ces soupçons de sorcellerie d’après le même membre de l’une des organisations de la société civile qui en appelle à la mobilisation des comités mixtes de sécurité pour endiguer ce phénomène. Godefroid Muhigirwa de l’Association de Protection des Droits Humains (A.P.D.H) trouve que cette logique de violence témoigne le dysfonctionnement des comités mixtes de sécurité. De la province à la colline en passant par le niveau des communes et des zones, un comité mixte de sécurité a été élu à  chaque échelon, précise-t-il. Le rôle de ces comités regroupant administratifs, agents d’ordre, leaders des jeunes…, est de détecter toute menace à la sécurité. Yvonne Rwiteyimanza de l’institution des Bashingantahe, une autre organisation préoccupée par ce phénomène, demande l’opérationnalisation desdits comités. Madame Denise Ndaruhkere, Conseiller du Gouverneur de la province Muyinga en matière sociale rassure que les autorités administratives sont en train de redynamiser ces comités de sécurité devant jouer un grand rôle dans la préservation de la stabilité dans les communautés, dit-elle.

Dieudonné Nzeyimana