La journée mondiale de l'accès à l'eau et à l'assainissement, célébrée chaque 19 novembre, arrive au moment où quinze blocs de latrines modernes sont en cours de construction au chef-lieu de la province Muyinga pour résoudre les problèmes d'assainissement.

Les chantiers sont visibles tout près du bureau de la commune Muyinga, au marché central, au stade Nantama de Muyinga, tout près des écoles, dans les quartiers Mukoni, Karemera en périphérie de la ville et d’autres emplacements.

Ces blocs sanitaires constitués de latrines et douches pour hommes et femmes se situent dans un vaste projet dit « Lake Victoria Water Supply and Sanitation » financé par la Banque Africaine pour le Développement (BAD), apprend-on de Terence Ntacutazi, technicien superviseur des travaux.

Ces infrastructures viennent résoudre le problème de manque de latrine publique au chef-lieu de la province Muyinga et ses environs, précise-t-il. Apres la construction de ces blocs, on pourra améliorer l'hygiène sur les places publiques, se félicite un agent de la commune de Muyinga. D'habitude, les gens manquaient où se soulager, affirme la même source convaincue qu'un tel projet va contribuer à la réduction des cas de maladies de mains sales.

Ce genre d’infrastructures est en construction également dans d'autres provinces  du nord du pays, à Kayanza et Ngozi. Le Projet couvre en principe les pays de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Est (EAC).

Selon Terence Ntacutazi le coût d’un bloc sanitaire est estimé entre 70 et 80 millions de francs burundais.

Le grand défi est de pouvoir faire fonctionner des blocs sanitaires modernes dans un centre urbain comme Muyinga en proie à des coupures répétitives d’eau et d’électricité, s’inquiète Léonard Ndihokubwayo, résident de ladite localité.

« On risque d’avoir des infrastructures qui ne vont pas fonctionner », dit-il, pointant du doigt   le bloc sanitaire construit au quartier Gasenyi, il y a deux ans, qui reste inexploité car les habitants refusent de payer 200 frbu exigé pour s'en servir. On nous fait du bien sans nous avoir consulté, constat de cet homme indiquant que ce budget aurait pu être affecté à la construction des salles de classe, besoin le plus ressenti, estime-t-il.

Ziada  Moshi, une femme du quartier Swahili renchérit : « qui va quitter son foyer pour se faire laver dans une douche publique? Qu'on renforce plutôt le système d'adduction d'eau dans la ville pour que chacun se lave chez soi », recommande-t-elle.

Térence Ntacutazi rassure  que ce programme d’assainissement du chef-lieu de Muyinga, visera aussi le renforcement des captages d’eau existants par l’amélioration de la tuyauterie et l’aménagement de nouveaux captages.

Il fait savoir que pour pallier au manque d’eau consécutif aux coupures de courant, un générateur automatique sera installé pour alimenter les motopompes qui refoulent l’eau depuis les captages en passant par des stations relais jusques dans les châteaux d’eaux. Sur le même chapitre de l’assainissement, le projet couvrira le ramassage des déchets ménagers et le vidange des latrines, apprend-on encore de même source. Des engins comme  des tracteurs utilisables dans le système de décharge des déchets sont   déjà dans les enceintes de la REGIDESO à Muyinga, régie qui collaborera avec la commune dans la gestion des infrastructures une fois les travaux de constructions achevés                                                       .

Dieudonné nzeyimana