Environs 80 jeunes femmes et hommes ont parachevé au cours de la semaine dernière une formation en informatique, logiciels courants comme Microsoft Word, Excel et power point d’après Abou Bakar Yussuf, jeune participant au cycle des formations qui ont débuté en juin. ’’Je venais de passer deux ans sans emploi, coincé  chez nous à Nkoyoyo de la commune Muyinga avec mon diplôme A2 en techniques juridiques avant de m’engager dans ces formations, dit-il.

Ce jeune chômeur fait partie d’un groupe de jeunes formés tout au début de ces formations puis sélectionnés par test pour former à  leur tour  leurs pairs en besoin de formation, nous révèle M. Jean Baudouin Ntakiyica, responsable de la MANE (Maison des Acteurs Non Etatiques) Muyinga.

Ces formateurs accomplissent leur tâche bénévolement. De nombreux jeunes diplômés sans emploi cherchent désespérément du travail, face à leur désarroi, la MANE, cadre de rencontre des acteurs de la société civile a voulu contribuer dans l’épanouissement de ces jeunes par des formations pratiques.

Depuis la semaine prochaine, les formations seront axées sur l’entreprenariat et l’élaboration des projets, a-t-on appris de la MANE.  Cela poussera ces jeunes à initier leurs propres projets de développement au lieu de croiser les bras en attendant d’avoir un emploi dans le public ou le privé, poursuit le responsable de la MANE.

Le chômage est un défi à affronter sans compter sur autrui, d’après l’administration locale.

Ces jeunes chômeurs viennent de fonder une association dénommée ‘Association des demandeurs d’emploi pour la promotion de la paix et le développement’ mais  Célestin Nuwimana, conseiller socio administratif de  la commune Muyinga leur suggère de changer d’appellation de leur organisation. Il faut des organisations créatrices d’emploi et non demandeuses d’emploi, indique-t-il. Le temps où les jeunes diplômés attendaient toujours d’être embauchés par l’Etat est révolu, martèle-t- il.

Sans fournir de données exactes sur le taux de chômage dans la commune, cet administrateur reconnaît qu’ il y a beaucoup de chômeurs sur les collines. L’effectif des chômeurs est gonflé par les lauréats des écoles de formation pédagogique D6  non recrutés par le ministre de l’enseignement ces dernières années alors que le même ministère continuait à  délivrer ces diplômes d’instituteur.

Ntamagendero Pascal, un parent croisé à  la MANE précise qu’avec beaucoup de chômeurs, l’engouement pour l’école diminue chez les jeunes. « Avons-nous envoyé nos enfants à  l’école pour qu’ils soient abandonnés à eux-mêmes après avoir décroché des diplômés ? », s’interroge-t-il.

Des chômeurs sont retrouvés dans les coins les plus reculés de toutes les communes  alors qu’il y a quelques années, on les retrouvait uniquement  dans les centres urbains. C’est l’exemple d’une certaine Léonce qui vient de passer quatre ans en attente d’un emploi : « Je garde espoir qu’un jour, le gouvernement se souviendra de moi », nous a-t-elle signifié, sur un sentier de Butihinda.

Le conseiller de l’administrateur de la commune Muyinga indique que le Gouvernement tient à  cœur les difficultés de ces chômeurs, ainsi le ministère en charge de la jeunesse est prêt à  accompagner quelques associations de jeunes qui auront présentés de bons projets à réaliser. A ces formations en cours à  la MANE Muyinga, participent certaines femmes non désœuvrées dont trois religieuses.

Dieudonné Nzeyimana