Nominations gouvernementales : les femmes reléguées au second plan
Depuis juin 2020, les nombreuses nominations effectuées par décret reflètent une assez faible présence de femmes. La faute à une image très traditionnaliste de la femme qui imprègne encore fortement la société burundaise, jugent des militantes de la cause féminine.
Pour les membres qui forment le gouvernement, il y a cinq femmes sur dix hommes. Il s’agit de la ministre de la Justice, celle en charge de la fonction publique, celle du Commerce, du Transport, de l’Industrie et du Tourisme, la ministre en charge du genre et celle en charge des médias. Là-dessus, comme le soulignent des militantes de la cause féminine contactées, c’est le strict respect du quota des 30% fixé par la constitution.
Parmi les plus proches collaborateurs d’un ministre, deux secrétaires permanentes sur un total de quinze ministères. De même, il n’y a que deux assistantes de ministres sur treize assistants de ministres.
Au niveau des gouverneurs, sur dix-huit provinces (La mairie de Bujumbura incluse), trois femmes nommées gouverneures. Il s’agit de la gouverneure de Karusi, la gouverneure de Makamba et la gouverneure de Ruyigi, soit 1/6 des gouverneurs nommés.
Autre disparité observée dans les vagues récentes de nominations, les postes d’ambassadeurs. Sur cinq ambassadeurs récemment nommés et un consul, seulement une femme.
Pour la cour constitutionnelle, sur les sept membres qui la constituent (dont le président et son vice), seulement un membre du beau sexe. Il s’agit de Jeanne Habonimana, nommée membre permanente de cette cour pour cinq ans.
La porte-parole du président de la République, Evelyne Butoyi, a été contactée à plusieurs reprises, sans succès.
A la police, les portes ouvertes aux femmes mais……
Un bon nombre de burundais gardent en mémoire les tubes de chansons réalisés par l’actuel porte-parole du ministre en charge de la Sécurité publique, Pierre Nkurikiye.
Dans l’un de ceux-ci intitulés ‘’Cinjire’’ sorti en 2013, il est question d’inciter les jeunes femmes et hommes à intégrer la police. Dans l’autre, qui s’intitule ‘’les portes sont ouvertes’’, sorti à quelques années d’intervalle du premier, le message est le même.
Or, dans la réalité, si les femmes intègrent assez facilement les corps de police, pour les postes à responsabilité, les portes se referment devant elles.
Sur huit commissaires de police provinciale récemment nommés, aucun nom de femme n’apparaît. De même, les commissaires généraux des migrations, les chefs de bureau Etudes et Planification et son adjoint, les chefs de Bureau des Relations publiques, des Affaires sociales et du Bien-être, des postes comme ceux de directeur adjoint des centres d’Instruction, commissaire régional Sud, commissaire principal, l’aumônier principal, … tous des membres de la gent masculine.
Nous avons essayé de joindre M. Pierre Nkurikiye à cet effet, en vain.
https://www.iwacu-burundi.org/nominations-gouvernementales-les-femmes-re...