Nord-Kivu : grève générale à Beni pour protester contre le massacre du week-end
Les activités étaient au point mort lundi 24 septembre à Beni, ville du Nord-Kivu où des présumés rebelles ADF ont tué au moins 18 personnes dans la commune de Rwenzori la nuit de samedi à dimanche.
A l’appel de la société civile locale, commerces et écoles sont restés fermés et aucun véhicule de transport en commun n’était visible dans la ville. Près d’une centaine d’étudiants sont descendus dans la rue protester contre ce énième massacre dans cette ville régulièrement victimes d’attaques aux armes à feu et à la machette depuis 2014. Les militants du mouvement prodémocratie Lutte pour le changement (Lucha) se sont joints à cette marche.
« Les étudiants sont fâchés parce qu’ils constatent l’incompétence du gouvernement. On dirait qu’à Beni nous n’existons pas. On dirait que Beni n’est pas dans la République Démocratique du Congo. Ces incompétents, nous devons les remplacer », s’est emporté Clovis Mutsuva, le Coordonnateur des étudiants de Beni.
Les attaques de ce week-end sur la ville de Beni ont fait des morts dans toutes les couches de la population. Un chef de travaux et une étudiante ont été tués, des taximen et des commerçant ont également été touchés. Le bilan provisoire est de 18 morts dont 14 civils et 4 militaires FARDC.
L’armée estime que ces attaques sont l’œuvre des « terroristes » des ADF.
Les députés du caucus Grand Nord au Parlement ont dénoncé dimanche ce massacre au cours duquel outre les victimes humaines, des maisons ont été incendiées, des véhicules endommagés et des personnes enlevées. Selon ces députés, ces nouvelles attaques des ADF interviennent alors que 40 % de la ville de Beni n'est plus habitée par la population qui fuit depuis six mois l’insécurité qui règne dans cette contrée.
Le député Arsène Mwaka a appelé à une nouvelle évaluation des opérations militaires à Beni.
« Voila une population qui est coincée à l’est par les ADF, au sud par les Maï-Maï, au Nord par les ADF encore. La population a beaucoup déménagé. Il y a des agglomérations de 10 000, 5000 personnes qui ont été désertées. Et vous vous retrouvez comme ça l’ouest avec Ebola. Il est important que les opérations qui se mènent dans cette région soient réévaluées et qu’on puisse les restructurer si nécessaire. Il faut qu’on sache que nous approchons des élections. Ce n’est pas dans ces conditions que nous irons aux élections », a dit Arsène Mwaka.
Radio Okapi