Bruxelles - « Papa Wemba est une icône, un monument, une légende de la musique congolaise ». Malgré un agenda surchargé, Cécile Kyenge suit avec grande attention et beaucoup d’émotions les obsèques nationales du chanteur congolais. Dans ce bref entretien accordé à Infos Grands Lacs, la député européenne du Groupe des Socialistes et Démocrates a voulu témoigner son attachement à un artiste qui l’a accompagné toute sa vie. « J’ai grandi avec sa musique, j’ai dansé sur les notes d'Analengo, Chouchouna, Amazone, Yolele », a-t-elle déclaré. « Les vagues d’émotions et de réactions que sa mort ont provoquée en République Démocratique du Congo témoignent de l’immense popularité dont il jouit au pays. C’est le seul artiste congolais qui a sillonné les quatre coins du monde avec la rumba congolaise qu’il a réinventée et dont il est le parent moderne. Le musicien Manu Dibango a raison quand il dit que ‘Papa Wemba était la voix de l’Afrique’, et pas uniquement celle de la République Démocratique du Congo. »

« Papa Wemba était aussi immense de par sa générosité, et notamment envers les jeunes qu’il a tout le temps aidés », a souligné Cécile Kyenge. « J’ai lu ce matin une interview du guitariste Olivier Tshimanga qui a défini Papa Wemba ‘la star qui donnait la chance aux jeunes, sans se poser de questions’. C’était aussi ça Papa Wemba, et sa mort prématurée risque de créer un vide musical immense pour l’actuelle génération de jeunes congolais ».

L’ex ministre italienne de l’intégration reste persuadée « que sa musique va les inspirer et qu’ils sauront relever le défi qui les attend : s’inspirer de l’incroyable héritage musical de Papa Wemba pour renouveler et enrichir la musique congolaise. La RDC traverse une période difficile, les congolais en auraient bien besoin ».

Propos recueillis par Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en partenariat avec VITA/Afronline (Italie).