
Olivier Nduhungirehe : « Le Royaume-Uni n’a pas à dicter au Rwanda ce qu’il doit faire »
Le ministre des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, l’ambassadeur Olivier Nduhungirehe, a affirmé que le Royaume-Uni n’était pas en position de dicter au Rwanda ce qu’il devait faire.
Répondant à un journaliste qui lui rappelait qu’au Conseil de sécurité des Nations unies, l’ambassadeur britannique James Kariuki avait demandé au Rwanda de retirer ses troupes de l’est de la République démocratique du Congo, Nduhungirehe a expliqué que la Communauté d’Afrique de l’Est (EAC) et la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC) avaient mis en place une initiative visant à instaurer une paix durable dans cette région.
« C’est à la région, par le biais d’une initiative dirigée par l’Afrique, de nous indiquer la voie à suivre, et non à la monarchie britannique de nous dicter ce que nous devons faire », a-t-il déclaré, insistant sur le fait que le Rwanda avait régulièrement mis en garde contre la menace sécuritaire que représentent les FDLR et d’autres groupes armés actifs dans l’est de la RDC. Pour cette raison, le pays a renforcé ses mesures de défense à la frontière afin de prévenir toute menace potentielle.
Le ministre Nduhungirehe a également souligné que les combattants du groupe armé M23, qui contrôlent plusieurs zones des provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, ne devaient pas être confondus avec les Forces de défense rwandaises.
« Il ne faut pas confondre nos forces avec le M23 ; ce dernier est un groupe congolais qui protège des Congolais. Ce sont les M23 qui ont pris le contrôle de certaines zones de l’est de la RDC, notamment Goma et Bukavu, et non le Rwanda. Nous ne sommes pas présents sur ce territoire. Nos mesures de défense visent uniquement à prévenir toute menace éventuelle », a-t-il affirmé.
Devant le Conseil de sécurité, l’ambassadeur de la RDC à l’ONU, Zénon Mkongo Ngay, a affirmé que plus de 50 % des forces armées présentes dans l’est de la RDC étaient des troupes rwandaises, une allégation que le ministre Nduhungirehe a catégoriquement rejetée, la qualifiant de totalement infondée.
Il a également réaffirmé le soutien du Rwanda à l’initiative de paix menée par l’EAC et la SADC, soulignant que le pays privilégiait une solution politique et s’engageait à contribuer à la sécurité de la région.
« Le message du Rwanda est clair : nous voulons une solution politique, nous soutenons le dialogue et nous sommes prêts à collaborer pour assurer la sécurité et favoriser le développement de notre région », a-t-il déclaré.
Le 24 mars 2025, les chefs d’État de l’EAC et de la SADC se sont réunis en visioconférence et ont décidé de mettre en œuvre plusieurs résolutions, notamment la cessation des hostilités et des provocations entre les parties en conflit dans l’est de la RDC.
Pour initier les négociations politiques, cinq médiateurs ont été désignés : Olusegun Obasanjo, ancien président du Nigeria, Uhuru Kenyatta, ancien président du Kenya, Sahle-Work Zewde, ancienne présidente de l’Éthiopie, Catherine Samba-Panza, ancienne présidente de la République centrafricaine, et Kgalema Motlanthe, ancien président de l’Afrique du Sud.
https://fr.igihe.com/Olivier-Nduhungirehe-Le-Royaume-Uni-n-a-pas-a-dicte...