Bruxelles – « La présence du Facilitateur de la crise burundaise, Benjamin Mpaka, pendant deux jours à Bruxelles, dans la capitale européenne et le face-à-face avec l’opposition est une preuve évidente que le Cnared-Giriteka est un partenaire incontournable du processus de paix burundais ». Le porte-parole de la plateforme, Pancrace Cimpaye, en est convaincu : le régime du président Pierre Nkurunziza ne peut plus ignorer l’opposition en exil et le Cnared-Giriteka est selon lui bel et bien de retour à la table des négociations.

Cette plateforme, qui regroupe l'essentiel de l'opposition burundaise en exil, n'avait pas été invitée aux discussions avec les autorités de Bujumbura en mai dernier à Arusha en Tanzanie. Seuls quelques-uns de ses membres avaient été conviés à titre individuel. La coalition avait donc appelé au boycott de la rencontre. Pour le Cnared-Giriteka, la recontre avec le facilitateur Mpaka était extrêmement importante. Jeremie Minani, chargé de communication au Cnared, l’avait d’ailleurs défini une « victoire » en soi puisque le pouvoir de Bujumbura a toujours refusé de considérer la plateforme comme un interlocuteur.

Dans cet entretien téléphonique accordé à IGL, Pancrace Cimpaye détaille les raisons de ce succès et les positions de la principale opposition burundaise par rapport au processus de paix en cours. Une chose est sure à ses yeux : « il est hors de question d’ouvrir une discussion quelconque sur l’Accord d’Arusha ; ce serait un suicide car Arusha est une garantie pour la sécurité et la paix au Burundi », assure Cimpaye qui appelle la Communauté internationale à redoubler de vigilance face à la volonté supposée du pouvoir en place d’organiser « un référendum pour changer la Constitution ». Il est temps selon lui « de ramener Nkurunziza à la raison », et cela passe par « un embargo au Burundi », semblable à celui qu’avait subi le pays dans les années ’90. 

Propos recueillis par Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en collaboration avec VITA/Afronline (Italie).