jui
01
2015

Pancrace Cimpaye : « Nkurunziza est un hors-la-loi et nous allons le traiter comme tel »

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Naomi Cohen/IGL-VITA

De Bruxelles - « Nkurunziza est en train de se suicider, c’est un hors-la-loi et nous allons le traiter comme tel ». C’est ce qu’a déclaré aujourd’hui aux micros d'Infos Grands Lacs (IGL) le coordinateur de l’ADC-Ikibiri, Pancrace Cimpaye, au terme d’une manifestation qui s’est tenue à Bruxelles à l’occasion du 53ème anniversaire de l’indépendance du Burundi. « Tous les attributs de l’indépendance se sont envolés en éclats », soutient Cimpaye, qui a comparé les élections législatives et communales du 29 juin dernier à « une mascarade électorale ». De ce fait, « nous ne pouvons pas reconnaitre les institutions qui seront issues de ces élections. Nkurunziza a franchi la ligne rouge ».

Quelles sont les raisons de cette manifestation ?

Aujourd’hui c’est le 1e juillet, une date qui marque le 53ème anniversaire de l’indépendance de la République du Burundi. Mais à ce jour le peuple burundais est réduit à un état d’esclavage jamais égalé. Tous les attributs de l’indépendance se sont envolés en éclat. Les vertus de la démocratie viennent d’être enterrées avec des élections qui sont en réalité une mascarade. En 53 ans, nous avons tout perdu. Nous devons crier haut et fort notre colère à la Communauté internationale afin qu’elle nous aide pour nous sauver et qu’elle impose des sanctions à l’oligarchie du régime du Président Nkurunziza. Ces sanctions constituent un enjeu très important. Nous devons impérativement mener ce combat afin de rétablir la démocratie au Burundi et de restituer la dignité au peuple burundais.

Quelles sont les mesures à prendre après ces premières élections ?

Ce ne sont pas des élections, mais une mascarade électorale. Au Burundi s’est joué du cinéma, mais heureusement tout le monde s’en est aperçu. En temps normal, les premiers résultats électoraux auraient dû être proclamés dès le 30 juin au matin, mais là ils sont en train de traficoter les chiffres car ils ne parviennent pas à diffuser des résultats crédibles. Nous ne pouvons pas reconnaitre les institutions qui seront issues de ces élections. Nkurunziza a franchi la ligne rouge. De l’Union Européenne à l’Union Africaine, en passant par les Nations Unies et la Communauté de l’Afrique de l’Est, tout le monde l’a supplié de ne pas aller dans le mur, mais c’est ce qu’il a fait et c’est ce qu’il continue à faire. En fait, il est en train de se suicider et nous allons lui faciliter la tâche. Aujourd’hui, il est un hors-la-loi et nous allons le traiter comme tel.

Qu’attendez-vous de la Communauté internationale ?

Nous attendons qu’elle exerce une forte pression sur ce régime, le temps de la carotte est fini, il faut passer au bâton. Et cela passe par une fermeture totale de tous les robinets financiers, il faut asphyxier Nkurunziza car sans les 52% d’aide budgétaire, il ne pourra pas payer ses fonctionnaires, ni sa milice, ni sa police. À terme, tout le monde va se soulever contre lui. Il est nécessaire de privilégier des sanctions ciblées contre ceux qui ont été les grands acteurs de la descente aux enfers du Burundi, ce qui passe aussi par un gel de leurs avoirs et une suspension des visas qui leurs sont normalement accordés.

Certains prônent un coup d’Etat…

Nkurunziza est une menace non seulement pour le Burundi, mais aussi pour le Rwanda, la RDC, la Tanzanie et l’Ouganda, en bref l’ensemble de la région. Et si quelqu’un constitue une menace, il faut la traiter comme telle et s’en débarrasser.

Propos recueillis à Bruxelles par Joshua Massarenti pour Infos Grands Lacs, en collaboration avec Afronline/VITA (Italie). 

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00:03:20

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