Panique à Kinshasa : des parents retirent leurs enfants des écoles
Un mouvement de panique est observé lundi 18 septembre dans certaines communes de Kinshasa. Peu avant 10 heures, heure locale, des parents ont accouru vers les écoles pour récupérer leurs enfants. Selon un parent du quartier Mombele, dans la commune de Limete, tout est parti d’une rumeur qui a circulé annonçant qu’un groupe de personnes non identifiées passent dans des écoles pour demander aux responsables de faire sortir les élèves.
«Des gens non identifiés ont demandé aux responsables d’écoles de libérer les enfants, parce que les enseignants ne sont pas payés. Nous ne connaissons pas son origine. Le mouvement s’est généralisé», relate la même source, qui indique qu’il n’y pas eu pillage à Mombele comme certains le disent.
Dans sa relation des faits, ce parent fait remarquer que la police a tenté d’empêcher les parents de récupérer leurs enfants. Mais ces parents, pris de panique, ont forcé les portes des écoles pour faire sortir leurs enfants.
Il pense que ce mouvement est l’œuvre des jeunes «désœuvrés.»
«La police n’a interpellé personne. Nous ne connaissons pas vraiment ces gens, mais ce sont des désœuvrés. Il semble que des tracts ont circulé pour annoncer ce mouvement», ajoute-t-il, sans autres précisions.
«Nous n’avons vu que des parents»
Dans certaines écoles, les responsables ont refusé de libérer les enfants, comme au Complexe scolaire Mgr Moke. Dans d’autres par contre, les écoliers ont été libérés. C’est notamment le cas du collège Don Bosco, dans la commune de Masina.
Le responsable de cette école catholique, Frère Nestor Kolela, affirme qu’ils ont été obligés de libérer les enfants pour «éviter des accidents.»
«Nous avions bien commencé le matin comme d’habitude. Puis on a vu un groupe de parents venus retirer leurs enfants. Comme ils étaient nombreux, et pour éviter des accidents, chaque parent a récupéré son enfant et est parti. Ceux qui sont restés nous les gardons jusqu’à ce que leurs responsables viennent les chercher», affirme-t-il.
A propos de la rumeur qui annonçait qu’un groupe de gens attaquait les écoles, le Frère Nestor Kolela dit n’avoir vu que les parents. Il n’a vu aucun manifestant.
«Nous n’avons vu aucun un groupe de personnes, si ce ne sont que les parents qui ont entendu cette rumeur, comme vous le dites. Ils sont venus récupérer leurs enfants», relate le responsable de l’école Don Bosco.
«Ennemis de la République»
Pour sa part, le bourgmestre de la commune de Kalamu, Jean-Claude Kadima, affirme qu’aucune école de sa municipalité n’a libéré les enfants. Il parle de fausses rumeurs.
«Les élèves sont là. Ils sont calmes. D’ailleurs au moment où je vous parle, je suis devant les élèves de 3e primaire au Complexe Scolaire Mgr Moke», affirme le bourgmestre, qui a laissé son téléphone en mode haut-parleur faisant entendre les voix des écoliers dans la cour.
Il pense que la rumeur qui accuse les étudiants d’être à la base de cette situation est fausse.
«Les étudiants sont calmes. Certains sont en vacances et d’autres en préparation de la session. Ils n’ont pas des raisons de s’attaquer aux élèves», soutient-il.
M. Kadima appelle toute la population au calme et pense que ceux qui propagent cette rumeur sont des «ennemis de la République.»
«Il ne faut pas céder à ces rumeurs, il ne faut pas céder à tout ça. Tout est calme», assure-t-il.
La Police nationale congolaise (PNC) invite également les parents et les responsables des écoles au calme, indiquant qu’aucun mouvement des étudiants n’a été constaté dans la ville, pour aller faire sortir les enfants des écoles.
Radio Okapi