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26
2020

PLUS DE 725 BURUNDAIS PLACÉS EN QUARANTAINE

Ils viennent des pays de la sous région comme le Rwanda, la RDC, l’Ouganda, la Tanzanie et le Kenya et sont arrivés sur le territoire burundais depuis le week-end dernier. Placés en quarantaine parfois dans de très dures conditions, ils risquent d’être plutôt un canal de propagation du virus mortel si les autorités ne songent pas à un confinement plus approprié. (SOS Médias Burundi)

Les personnes qui arrivent depuis samedi 21 mars sont composées pour la majorité de jeunes élèves et étudiants, des commerçants transfrontaliers ou de jeunes gens et des hommes qui étaient partis à la recherches d’emplois temporaires dans les pays limitrophes.

Les individus confinés étaient répartis jusqu’à ce jeudi matin comme suit : dans les provinces du nord et nord-est, respectivement 15 à Kirundo, 42 à Kayanza, 55 à Ngozi et 93 à Muyinga. Au sud-est et sud-ouest , 230 à Rutana et 146 à Rumonge. À l’ouest et au nord-ouest nous avons 93 dans la province de Bujumbura non loin de la frontière avec la RDC au moment où la province de Cibitoke compte 52.

Installés dans des hôtels, hôpitaux ou écoles, ils ont soit subi une prise de température à la frontière ou une fois dans le centre de confinement ou aucun test n’a été pratiqué chez eux. Et ils partagent un seul et unique point : vivre dans des conditions dures. « Depuis que je suis arrivée dans cet hôtel, aucun médecin ou infirmier ne nous a déjà visités. À la frontière, ils ont juste évalué le niveau de la température à l’aide d’un thermoflash. Nous nous débrouillons pour pouvoir manger et ce qui est très révoltant c’est l’état dans lequel se trouvent les personnes qui souffrent de maladies chroniques », s’est lamentée une jeune femme en quarantaine dans un hôtel au nord du Burundi.

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Dans un centre de confinement à Rumonge

Les conditions dures, c’est aussi pour ceux qui sont en quarantaine à Rumonge. « Depuis lundi, ils sont dans une salle de classe d’un centre d’enseignement de métiers sans toilettes ni eau potable et dorment à même le sol. Ils sont approvisionnés en vivres par leurs proches qui n’ont pas le droit de s’approcher d’eux et ceux qui viennent de localités lointaines peinent à trouver de quoi mettre sous la dent », a remarqué notre reporter.

Dans cette province du sud-ouest du Burundi, des infirmiers de l’OIM ( Organisation Internationale pour les Migrations) prennent les températures des personnes confinées chaque matin.

Dans la province voisine de Bujumbura, les individus en quarantaine sont dans la zone de Gatumba non loin de la frontière. « 18 se trouvent à l’hôpital de Gatumba et 75 à la frontière burundo-congolaise. Ils arrivent à manger et dormir très difficilement, certains étant des vulnérables », a témoigné un représentant d’une association locale.

Un peu plus loin dans la province de Cibitoke, les conditions sont presque les mêmes pour les 52 individus répartis dans deux centres à savoir le chef-lieu de la province et la commune de Buganda.

Non loin de la frontière avec la Tanzanie dans la province de Rutana, selon nos sources, ce sont les autorités locales qui ont cherché des nattes pour que les 230 individus refoulés de la Tanzanie depuis dimanche dernier puissent dormir.

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Certaines personnes ont été mises en quarantaine à la Croix Rouge Buganda (Cibitoke)

Suite au manque d’infrastructures, le ministre de l’intérieur envisagerait de libérer tous ceux qui étaient partis à la recherche d’emplois temporaires dans les champs.

D’après des sources policières, 200 autres Burundais sont coincés à la frontière de Giharo entre les deux pays.

Dans les provinces du nord, les personnes confinées sont dans des hôtels.

Selon des observateurs, ils représentent un grand danger. « S’il advenait qu’un seul individu soit porteur du coronavirus, il ne contaminerait pas seulement les personnes qui sont avec lui car il y en a qui partagent un même lit à deux, mais aussi les employés de ces hôtels qui, dans la plupart des cas ne prennent aucune mesure de protection et rentrent dans leurs familles le soir après toute une journée d’interactions avec les gens en quarantaine », s’est soucié un journaliste local.

Jusqu’à présent, le gouvernement ne s’est pas encore exprimé sur cette mise en quarantaine problématique.

Ce mercredi , l’Alliance des Burundais du Canada a écrit au président de la conférence des évêques catholiques du Burundi lui demandant de prévoir des mesures de précaution même si le gouvernement ne l’a pas encore décrété.


Les médecins évaluent le niveau de température à l’aide d’un thermoflash.

« Au Burundi, même si le Ministère de la santé indique n’avoir recensé aucun cas jusqu’ici, aucun

pays n’est à l’abri de ce virus qui a déjà emporté des milliers de vies humaines.

Conscients du rôle de l’Église catholique dans l’éducation et la sensibilisation de la population

pour son bien être, nous vous demandons de lancer une campagne contre cette pandémie et de

prendre des mesures qui s’imposent en commençant par la suspension des messes dominicales en

vue de préserver la vie de vos fidèles. Une telle bonne et courageuse décision servira sans doute

de modèle à la population burundaise qui, à son tour, pourra prendre conscience et arrêter les

rassemblements sociaux comme les mariages, les levés de deuils et d’autres », peut-on lire dans la missive.

www.sosmediasburundi.org

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