Plusieurs habitants de Bukavu ont été tués et d’autres blessés dans des explosions de bombes survenues après un rassemblement organisée ce jeudi après-midi par l’alliance rebelle AFC, qui inclut le M23.

La réunion, à laquelle participait Corneille Nangaa, leader de la coalition politico-militaire, avait bien débuté, avec une foule immense et enthousiaste. Cependant, l’atmosphère joyeuse qui y régnait a brutalement été interrompue quelques instants après la fin du rassemblement, par l’explosion de bombes, qui a provoqué une panique générale parmi les habitants qui se sont précipités pour fuir et trouver un abri.

Le nombre exact de victimes n’a pas encore été divulgué.

Bertrand Bisimwa, le président du groupe rebelle M23, a accusé le gouvernement de Félix Tshisekedi d’avoir délibérément visé les civils dans le but d’éliminer Nangaa.

"Le régime de Tshisekedi vient de mettre en exécution la menace qui circulait depuis hier sur les réseaux sociaux, visant la population civile qui participerait au meeting de l’AFC/M23, jour prévu, selon les auteurs de la menace, pour l’élimination physique du Coordonnateur Corneille Nangaa", a déclaré Bisimwa dans un communiqué publié sur les réseaux sociaux, condamnant fermement l’attaque.

"Ce jeudi 27 février 2025, quelques minutes après le meeting, les forces ennemies ont largué des bombes sur la population civile amassée sur le lieu de la réunion, causant plusieurs morts et blessés, tous des civils innocents", a ajouté Bisimwa.

Le leader du M23 a précisé que ces attaques s’étaient intensifiées ces derniers jours, visant plusieurs villages malgré l’établissement d’un cessez-le-feu.

"Depuis plusieurs jours, le régime de Kinshasa continue de larguer des bombes, à l’aide de drones, contre des villages densément peuplés dans le Sud-Kivu pendant la période de cessez-le-feu, loin des lignes de front", a conclu le président du M23.

Cette réunion s’est tenue quelques semaines après que le groupe rebelle ait pris le contrôle de Bukavu et de Goma, renforçant ainsi son emprise sur l’est du Congo, où les affrontements avec les forces gouvernementales se poursuivent depuis plusieurs mois.

Le groupe rebelle M23 accuse le gouvernement congolais de persécution ethnique à l’encontre des Congolais parlant Kinyarwanda, une politique qui a contraint des centaines de milliers de civils à fuir vers les pays voisins.

Lors de la réunion d’aujourd’hui, Corneille Nangaa a promis de libérer Uvira dans les deux jours à venir et de nommer un nouveau gouverneur pour la province du Sud-Kivu, à l’instar de ce qui a été fait dans le Nord-Kivu après la prise de Goma.

« Je vous promets que dans deux jours, nous serons à Uvira pour restaurer la sécurité. À Bukavu, nous nommerons un nouveau gouverneur, deux vice-gouverneurs, le maire de la ville, trois bourgmestres et des administrateurs territoriaux », a-t-il affirmé.
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