Présidentielle en RDC: meeting du ticket Tshisekedi-Kamerhe à Goma
Le ticket Félix Tshisekedi - Vital Kamerhe a choisi Goma, la capitale du Nord-Kivu pour lancer sa campagne dans l'intérieur de la RDC. Un choix qui ne doit rien au hasard, le Nord-Kivu est un important réservoir de voix : 10 % de l'électorat du pays. Mais c'est surtout une terre de prédilection pour Vital Kamerhe. L'occasion pour les deux opposants d'afficher leur unité dans l'espoir que les électeurs de Vital Kamerhe se reportent sur Félix Tshisekedi au profit duquel il s'est désisté en échange d'un poste de Premier ministre en cas d'élection. L'occasion aussi de tenter de faire oublier leur dissidence de l'accord de Genève, incomprise par certains.
C'est Vital Kamerhe, « l'enfant de l'Est », qui prend la parole en premier. Il commence par défendre longuement son retrait de l'accord de Genève, une nouvelle fois décrit comme un « complot », puis pour justifier son choix de soutenir Félix Tshisekedi encensé comme « humble, visionnaire et calme » : « Il connaît les priorités des Congolais, il sait très bien que les Congolais vivent dans des conditions infrahumaines. Et je vais demander à toute la population du Nord-Kivu de voter massivement pour le candidat numéro 20, Félix Tshisekedi. »
« Vital Kamerhe a été le meilleur président de l'Assemblée de l'histoire du pays et sera le meilleur Premier ministre », réplique à son tour Félix Tshisekedi. Les deux opposants ne mâchent pas leurs mots en revanche pour critiquer leurs anciens alliés de Genève et leur choix de refuser la machine à voter : « Ils sont incapables de dire si oui ou non, le 23 décembre, ils vont aller aux élections. Et nous, nous disons, ça c’est une position qui permet de maintenir Joseph Kabila et sa médiocrité aux affaires. »
La paix, la jeunesse...
Félix Tshisekedi et Vital Kamerhe qui n'ont pas présenté leur nouveau programme commun, ont promis de faire du rétablissement de la sécurité et de l'emploi des jeunes leur priorité. Priorité des priorités, assure Félix Tshisekedi, rétablir une paix durable dans l'est du pays. Une promesse martelée tout au long de ce meeting : « Nous allons établir l’état-major, ici, président et Premier ministre, jusqu’à ce que la paix revienne dans la ville. Toutes ces atrocités que nous voyons à Béni, tous ces massacres, toutes ces violences, nous allons les éradiquer. »
Combattre les groupes armés c'est aussi offrir du travail à une jeunesse abandonnée, argumente Vital Kamerhe, qui promet de créer des centres de formation professionnelle dans tout le pays : « Nos jeunes aujourd’hui, s’ils sont des clients des groupes armés, c’est parce qu’il n’y a aucune politique qu’on a à proposer pour les jeunes dans ce pays. Les jeunes seront formés de façon accélérée aux métiers : électricité, bâtiment, mécanique… Parce qu’il est écœurant de voir que, même que pour conduire les bulldozers, ce soient les étrangers qui viennent ici. Non, non, non ! »
« Service à la patrie »
Félix Tshisekedi promet également d'instituer un « service à la patrie » soit militaire ou civil pour les jeunes Congolais après leurs études secondaires, afin, explique-t-il, qu'ils apprennent « à aimer leur pays et à défendre leur patrie ».
A la sortie du meeting certains se disaient convaincus, rassurés. D'autres préfèrent attendre la venue de Martin Fayulu à Goma pour décider de leur vote. Encore déçus, disent-ils, que la candidature unique de l'opposition ait finalement volé en éclat.