oct
23
2015

« Qui dit dialogue ne dit pas impunité », déclare le Président Pierre Nkurunziza

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Une des membres prêtant serment / photo : Jean N. Manirakiza

Les membres de la commission nationale de dialogue inter burundais ont prêté serment devant le Président de la République  en jurant de remplir leur devoir avec indépendance et sans discrimination.

 C’était ce matin  le 23 octobre dans la salle  de l’Ecole Paramédicale de Gitega  où les  15membres (9hutu, 5tutsi et une mutwa) de la commission nationale de dialogue inter burundais ont prêté serment devant le Président de la République. 

 «  Je jure devant  le président  de la république, de remplir consciencieusement les devoirs de ma charge avec probité et en toute indépendance, impartialité dignité et sans discrimination quelconque en vue de bien organiser le dialogue inter burundais », ont-ils  juré en tenant  de la main  droite les drapeaux du Burundi et de l’unité nationale et levant la main gauche. Après le serment, chacun  devait apposer sa signature sur son acte d’engagement devant le président de la république.  A côté du  numéro un burundais et ses deux vices, des membres du Gouvernement, ces cérémonies ont vu la participation d’autres hautes personnalités dont les hauts gradés des corps de défense et de sécurité et les représentations diplomatiques et consulaires.

Devant un parterre d’invités,  le président de la republique a mis en garde  ceux qu’il  a appelés les fauteurs de troubles.  S’exprimant en kirundi, le numéro un burundais a  rappelé  que le dialogue n’est pas un concept nouveau au pays. Il a souligné que la communication et discussion en vue de trouver un accord existait même  avant que les colonisateurs ne viennent déstabiliser l’ordre établi.

« Nous sommes prêts à dialoguer mais sans aucune pression extérieure », a-t-il déclaré.

«Dialoguer avec qui? »

 Dans son discours, Pierre Nkurunziza  n’a pas manqué de fustiger les burundais qui sont à l’extérieure, heureusement peu nombreux, selon ses propres termes  et qui veulent orchestrer le désordre à partir de l’extérieur.

« Le dialogue quoique inclusive ne viendra  faire écran à la justice  ou sursoir l’impunité au Burundi pour ceux qui ont voulu renverser les institutions et ceux qui à l’étranger prétendant refugiés alors qu’ils ont des dossiers dans la justice», a-t-il souligné. Et d’ajouter :

« Nous voulons une aide mais  pas une aide qui divise les burundais et l’unité nationale. Aucun étranger ne viendra aimer le Burundi plus que ses citoyens », a-t-il insisté plus d’une fois.   En marge de cette prestation de serment, certains habitants de Gitega  ont  indiqué avoir des doutes sur l’indépendance de membres de cette commission. Certains ne se gênent pas de la qualifier du poudre aux yeux. 

« La question ethnique n’est plus d’actualité.  Que va-t-il faire cette commission quant les principaux protagonistes sont sous  la menace des arrestations.  Que ce soit dialogue ou négociation, qu’ils nous donnent la paix pour que je puisse travailler sans peur d’être tué la nuit ou d’être volée », indique une commerçante de Gitega. Et un autre de tranquilliser.

 « Qu’on ne la critique pas sans d’abord voir les résultats, qu’ils soient indépendants ou pas nous les jugerons sur leur travail », a clamé un habitant de quartier Nyamugari.

Soulignons que les différents hommes politiques de l’opposition de Gitega n’ont pas voulu s’exprimer sur la commission,  promettant de  communiquer après consultation avec leurs dirigeants.

Jean Noël Manirakiza

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