Le chef de la diplomatie allemande Frank-Walter Steinmeier a reçu mercredi (28 octobre) son homologue rwandaise Louise Mushikiwabo au ministère fédéral des Affaires étrangères. Leur entretien a principalement porté sur les crises actuelles et en particulier sur celle qui secoue le Burundi, voisin du Rwanda. Les deux ministres ont convenu que les relations entre leurs pays devaient se développer. M. Steinmeier a assuré à cet égard : « J’ai entendu l’appel en faveur d’une plus grande présence allemande au Rwanda ! »

Un appel à plus de présence allemande au Rwanda

Le message transmis par Louise Mushikiwabo à Berlin était on ne peut plus cordial : « Nous voulons plus d’Allemagne au Rwanda ! » La ministre des Affaires étrangères, également interprète de formation et auteur, avait elle‑même reçu son homologue allemand dans son pays en février dernier. M. Steinmeier garde un excellent souvenir de ce voyage : « Cette grande fête de bienvenue, la plongée dans la richesse de ta culture : cette soirée a été inoubliable ! » L’appel en faveur d’une présence renforcée de l’Allemagne, et en particulier de ses entreprises, a été entendu, a‑t‑il aussi affirmé. Le Rwanda peut d’ailleurs se targuer d’être un site économique attractif, grâce notamment à son taux de croissance de 7 %. Mme Mushikiwabo a décrit l’intérêt grandissant des entreprises allemandes pour son pays. Il y a quelques années, seules 4 sociétés étaient présentes durablement sur le territoire, tandis qu’elles sont aujourd’hui une quinzaine, surtout dans les domaines des infrastructures, de l’énergie solaire et de la finance.

Une inquiétude partagée face à la situation au Burundi

Les deux ministres observent avec inquiétude les crises en cours dans le voisinage du Rwanda et principalement au Burundi. La réélection controversée du président Nkurunziza en juillet 2015 y a enclenché une dangereuse spirale de la violence. Plus de 100 000 personnes ont déjà pris la fuite. M. Steinmeier a souligné qu’il était dans l’intérêt de tous, et pas seulement des voisins du Burundi, que la situation politique périlleuse ne débouche pas sur un conflit ethnique ouvert. Mme Mushikiwabo a insisté sur la nécessité de lancer rapidement un processus de dialogue élargi.

Préparation du sommet UE‑Afrique sur la migration

La crise des réfugiés a également été abordée. L’Allemagne et le Rwanda participeront en effet au prochain sommet UE‑Afrique sur la migration à La Valette (Malte). Mme Mushikiwabo a exprimé son grand respect pour la position de l’Allemagne sur cette question : « Nous apprécions grandement, en Afrique, la manière dont l’Allemagne gère ce sujet. » Le Rwanda, qui accueille actuellement 70 000 réfugiés venus du Burundi, est particulièrement conscient des défis que cela représente.

Le séjour allemand de la ministre rwandaise ne se résumera pas à cet entretien avec M. Steinmeier. Elle reste jusqu’à vendredi pour participer entre autres à une série de rendez‑vous économiques. Dans le meilleur des cas, elle pourra ainsi ramener un peu plus d’Allemagne au Rwanda – sous la forme de projets d’investissement.

Source : Ministère fédéral des Affaires étrangères/ Allemagne