RDC: Joseph Kabila n'exclut pas de se représenter en 2023
En République démocratique du Congo (RDC), le président Joseph Kabila n’exclut pas de se représenter aux élections de 2023, selon une interview accordée ce 9 décembre à plusieurs médias américains. Le chef de l’Etat ne peut se présenter à l’élection présidentielle prévue le 23 décembre prochain à l'issue de son deuxième mandat, mais pourrait bien revenir dans cinq ans.
« Pourquoi ne pas attendre 2023 pour envisager les choses ? s'est interrogé le président de République démocratique du Congo (RDC), Joseph Kabila, lors d’une interview à huit médias internationaux. Dans la vie comme en politique, je n'exclus rien ».
Le chef de l’Etat qui ne peut se présenter à l’élection présidentielle du 23 décembre prochain pourrait revenir dans cinq ans, comme l’y autorise la Constitution. Entre-temps il affirme qu’il va continuer à faire de la politique. « Si quelqu’un a besoin de mes conseils, j’espère qu’ils viendront me le demander », a-t-il indiqué lors de cette même interview.
Concernant ses 17 années passées au pouvoir, Joseph Kabila dit ne rien regretter. « Nous avons de nombreuses réalisations à notre actif, a-t-il affirmé. Le plus important est d’avoir réussi à réunifier le pays et de l’avoir remis sur les rails. Mais il y a encore beaucoup à faire ». En attendant, il espère que cette présidentielle sera proche de la « perfection ».
Réactions mitigées
Dans les rangs de l’opposition, cette sortie médiatique a été mal perçue. Le candidat à la présidentielle du 23 décembre Martin Fayulu s’appuie sur l'article 70 de Constitution qui, d’après ses dires, est clair : « Le président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois ». A l’UDPS, on considère que la question n’est pas prioritaire. Pour Jean-Marc Kabund, secrétaire général du parti, le plus important à ce stade, ce n’est pas de parler du retour Kabila, mais de son départ.
Dans la société civile, les avis sont nuancés. Pour Jonas Tshiombela, coordonnateur de la nouvelle société civile, la Constitution est restée muette sur ce cas précis. « Notre Constitution, dit-il, n’est pas très claire sur le fait qu’un ancien président de la République puisse ou pas être candidat à nouveau après une pause d’un mandat ».
Georges Kapiamba, président de l’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ), s’interroge, quant à lui, sur le timing de cette sortie médiatique. « Cela traduit ce que tout le monde redoutait à savoir le désir de Kabila de rester au pouvoir, dit-il avant d’ajouter, que Joseph Kabila aurait dû attendre que les élections se déroulent avant de se prononcer sur ses ambitions politiques ».