RDC: retour sur l’annonce de la victoire de Félix Tshisekedi à la présidentielle
L’attente a pris fin en République démocratique du Congo (RDC). Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur de l’élection présidentielle du 30 décembre 2018 par la Commission électorale. Il s’impose devant l’autre opposant Martin Fayulu et le candidat du pouvoir, Emmanuel Shadary.
En résumé
■ Félix Tshisekedi remporte la présidentielle du 30 décembre 2018, selon la Céni, avec 38,57% des suffrages exprimés devant Martin Fayulu, 34,83%, et Emmanuel Ramazani Shadary, 23,84%
■ Martin Fayulu dénonce ses résultats et évoque un « hold-up » électoral
■ La France met en doute le résultat de cette élection
■ La Cenco affirme que les résultats ne correspondent pas à leurs observations
Les heures sont données en temps universel (TU)
13h45 : Nouvelle réaction, celle de l’Union africaine toujours sur l’antenne de RFI par la voix d’Ebba Kalondo, la porte-parole du président de la Commission : « Moussa Faki Mahamat, a bien pris connaissance des résultats provisoires de l’élection présidentielle en République démocratique du Congo, proclamés par la Commission électorale nationale indépendante, la Céni. Et le président Faki félicite surtout le peuple et autres acteurs politiques, la société civile et les institutions compétentes de la République pour la tenue ces élections dans des conditions jugées satisfaisantes par la Mission d’observation électorale de l’UA qui était dirigée par le président Dioncounda Traoré. Le président de la Commission souligne aussi la nécessité pour tous les acteurs concernés d’agir de façon à consolider la démocratie et préserver la paix dans le pays. Et c’est dans ce contexte qu’il est important que toutes contestations des résultats proclamés, notamment celles portant sur leur non-conformité avec la vérité des urnes, se fassent pacifiquement et par des recours de procédure prévus par les textes en vigueur dans le pays, et surtout par le dialogue politique ».
13h20 : Manifestations de joie dans les Kasaï et le Haut-Katanga, où il n'y a pas eu d'incident signalé.
13h00 : A Kikwit, les affrontements se poursuivent entre partisans de Martin Fayulu est les forces de l’ordre. Le tribunal de paix a été incendié et les dégâts matériels sont importants. Des victimes sont à déplorer.
12h50 : Réaction prudente de l’Afrique du Sud. Dans un communiqué, le président Ramaphosa prend simplement note des résultats et félicite tous les acteurs de ses élections pour leur bon déroulement.
12h35 : La Conférence épiscopale des évêques de RDC (Cenco) affirme que ses observations ne correspondent pas aux résultats officiels de la présidentielle. L’Eglise catholique prend tout de même acte de la publication des résultats qui « ouvre la voie à une alternance au sommet de l’Etat ».
12h20 : La Belgique reste prudente concernant les résultats. « Il y a eu énormément de critiques, des annonces, notamment par la Conférence épiscopale, qu'il y avait manifestement un candidat qui se détachait mais jusqu'à présent, nous n'avons pas eu de communication de ces différents observateurs donc je reste très prudent pour l'instant, et dans les deux sens. Je prends simplement acte de ce qui a été annoncé cette nuit. Nous attendons de voir la réaction des acteurs locaux avant de prendre attitude. Il y a des procédures internes qui existent, y compris devant la Cour constitutionnelle, pour vérifier ce qui a été proclamé. Les élections ont été retardées de deux ans, beaucoup de candidats n'ont pas pu se présenter, des électeurs n'ont pas pu voter, le processus de dépouillement s'est fait dans une fermeture de l'espace public et de la communication, nous n'avons pas eu d'observateurs internationaux donc je ne peux pas me prononcer au nom de la Belgique ou de l'Union européenne. Nous avons un certain nombre de doutes que nous devons vérifier et qui feront l'objet de débats ces prochains jours au Conseil de sécurité », a déclaré Didier Reynders, le chef de la diplomatie belge.
11h55 : Pour Jean-Marc Kabund de l’UDPS : « Notre parti n’a pas eu des contacts allant à la compromission ».
11h45 : Martin Fayulu revient sur les propos du ministre français mettant en doute les résultats : « La France fait partie de la communauté internationale et pour nous, il n’y a aucune ingérence. Nous sommes d’accord et nous demandons aux autres pays d’emboiter le pas à la France ».
11h40 : Paroles de Congolais à Goma.
11h25 : Bienvenu Matumo, représentant de la Lucha : « Nous en tant que mouvement citoyen, nous allons nous en tenir à la réalité que va donner la Cenco ».
11h20 : Alain-Joseph Lomandja, analyste électoral indépendant, « note que le rejet du candidat du pouvoir à la présidentielle ne se traduit pas dans ceux des provinciales ».
11h15 : Selon Kodjo Dukuma, le FCC est surpris du score de Shadary, mais prend note du résultat.
11h10 : Pour Toto Mabiku, conseiller de Félix Tshisekedi, le résultat de son candidat est inférieur de leurs projections, mais la plateforme politique accepte quand même les résultats de la Céni.
11h00 : Début d’une édition spéciale sur l’antenne de RFI avec Martin Fayulu, candidat malheureux de Lamuka, Toto Mabiku, conseiller de Félix Tshisekedi, Kodjo Ndukuma, porte-parole du FCC, Bienvenu Matumo, représentant de la Lucha et Alain-Joseph Lomandja, analyste électoral indépendant.
11h00 : Début d’une édition spéciale sur l’antenne de RFI avec Martin Fayulu, candidat malheureux de Lamuka, Toto Mabiku, conseiller de Félix Tshisekedi, Bienvenu Matumo, représentant de la Lucha et Alain-Joseph Lomandja, analyste électoral indépendant.
10h45 : Des élections partielles encore à organiser au moins de mars. Dans les villes de Beni et de Butembo dans le nord-est du pays, les élections législatives n’ont pas eu lieu le dimanche 30 décembre. Motif invoqué : l'épidémie d'Ebola qui continue de sévir dans cette zone. Les déplacements de populations, la promiscuité dans les bureaux de vote, tout cela augmente le risque de contagion. Un risque auquel auraient pu être exposés les agents électoraux et les observateurs, a expliqué la Céni pour justifier le report. Autre zone du pays concernée par ce report au moins de mars : le territoire de Yumbi dans la province de Maï-Ndombe dans le sud-est du pays. Le conflit interethnique qui a eu lieu à la mi-décembre a été invoqué pour justifier le report. Les conséquences sont importantes puisque les électeurs de ces territoires se sont retrouvaient exclus des résultats provisoires de la présidentielle. C'est plus de 1 200 000 qui n’ont donc pas pu s’exprimer, la présidentielle ayant finalement était annulée.
10h30 : De violents incidents ont éclaté à Kikwit dans la province du Kwilu lors de manifestations contre l’élection de Félix Tshisekedi. La police tire pour disperser la foule. Au moins six morts et plusieurs blessés ont été rapportés. Des jeunes partisans de Martin Fayulu ont vandalisé trois postes de police.
10h20 : Toujours à RFI, Lambert Mende dit prendre note des résultats et se dit surpris par le chiffre d’Emmanuel Shadary. Il dit aussi ne pas savoir si le FCC déposera un recours.
10h10 : A Kinshasa, au-delà des scènes de liesse à Limete, fief de l’UDPS, quelques incidents sont signalés dans la commune de Tshangu, près de l’aéroport, entre des jeunes qui seraient des partisans de candidats rivaux. Quelques barricades signalées cette nuit aussi à Nsele et Ndjili.
10h00 : La Cenco annonce un point presse pour 11h30 TU, 12h30 à Kinshasa. La Conférence prépare aussi un briefing pour le Conseil de sécurité de l’ONU qui doit se réunir ce vendredi.
09h30 : Si les résultats de cette élection étaient confirmés par la Cour constitutionnelle, ce serait la première alternance démocratique du pays depuis l’indépendance.
09h10 : A Mbuji-Mayi, des combattants de l'UDPS ont tenté de pénétrer la résidence officielle du gouverneur. Ils disent vouloir lui régler son compte à Ngoyi Kasanji pour avoir pris position contre Félix Tshisekedi pendant la campagne, dit le cabinet du gouverneur. A 8 heures des militants, se trouvaient toujours à l'extérieur de la résidence. Empêchant ceux qui sont à l'intérieur de sortir.
09h00 : Le porte-parole du candidat du pouvoir, Lambert Mende répond aux propos du ministre français Le Drian concernant ses doutes sur les résultats de l’élection. « Quel que soit ce qui pourra sortir des délibérations de la Cour constitutionnelle que les uns et les autres vont pouvoir saisir, je réprouve totalement le fait qu’un dignitaire étranger se permette de tels propos. C’est un cas type d’interférence que nous récusons formellement au niveau du Front commun pour le Congo, même si cela aurait pu être fait en notre faveur. Nous n’acceptons pas d’interférence extérieure. Nous n’avons pas fait des sacrifices pour financer ces élections tous seuls pour pouvoir les supporter. Je pense que c’est très présomptueux de sa part. Le Congo ne fait pas partie de la France ».
08h55 : Des protestations dans certains quartiers de Kisangani ce matin dans la province du Tshopo, dans l'est de la RDC. Des barricades ont été érigées et des jeunes manifestent contre la victoire de Félix Tshisekedi. Le parti de Jean-Pierre Bemba, le MLC, parle de tirs entendus et de deux blessés.
08h50 : Selon un évêque, une déclaration conjointe des missions de la Cenco, de l’Eglise du Christ au Congo et de la Symocel est attendue dans la journée sur la proclamation des résultats. Sur les résultats eux-mêmes, cette source dit qu’ils attendront la proclamation des législatives nationales, et que cela demande une décision du comité exécutif de la Cenco avant de communiquer.
08h45 : Vital Kamerhe s’est engagé à la réouverture de l’antenne de RFI en RDC, à libération des prisonniers dont Eugène Diomi Ndongala ou encore au retour des exilés dont Moïse Katumbi. Par contre, sur éventuelles poursuites contre Joseph Kabila, il prône la réconciliation.
08h30 : Le chef de l'ONU, Antonio Guterres, appelle aussi à « s'abstenir de toute violence ».
08h20 : RFI était en édition spéciale sur son antenne entre 5h30 et 7h, temps universel. Une édition que vous pouvez désormais réécouter.
08h15 : Sur RFI, Juan Gomez vous propose une émission spéciale d’Appels sur l’actualité pour réagir à cette élection. Envoyez vos commentaires sur WhatsApp 33 6 89 28 53 64.
08h10 : Selon nos informations, il y a eu des réunions de conciliation entre les experts de la Cenco et ceux de Cach. Lors de l’édition spéciale sur RFI, le directeur de campagne de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, assurait que la Conférence épiscopale avait reconnu la validité présentée par sa centrale électorale. Toujours selon nos informations, les experts de la Cenco auraient plutôt relevé que Cach avait compilé les résultats sans tenir compte de cinq provinces où Martin Fayulu était largement vainqueur. Reste à savoir ce que vont dire les évêques et surtout comment vont-ils le dire.
08h00 : La semaine dernière, après l'annonce du report des résultats de la présidentielle, la Conférence épiscopale avait dit ouvertement qu'elle avait le nom du président élu et qu'elle attendait que la Céni proclame les vrais résultats de cette présidentielle. L'Eglise catholique a la plus grosse mission d'observation électorale du pays, elle est la mieux financée, la mieux formée et équipée. Ces propos avaient provoqué la colère du président Joseph Kabila, colère également du FCC sa plateforme électorale ainsi que celle de la Commission et même des critiques acerbes de membres de la coalition Cach qui soutient le président Félix Tshisekedi. Selon plusieurs sources diplomatiques, les évêques donnaient Martin Fayulu très largement gagnant de cette présidentielle. La Cenco disait, en plus de son échantillon représentatif, avoir compilé plus de 50 000 bureaux de vote sur les 70 000.
07h45 : L'ONU dit prendre note de ces résultats.
07h30 : Pas de contestation des résultats du côté du FCC, la coalition au pouvoir qui soutient Emmanuel Ramazani Shadari. « Nous allons nous y soumettre », affirme Chawlé Munkutu Adam, le secrétaire national du PPRD. Ce responsable insiste sur la volonté de respecter la Constitution. Et il mise plutôt sur les résultats des législatives. « Nous espérons avoir l'Assemblée nationale », annonce -t-il avec un ton serein.
07h15 : Réécoutez la passe d’armes entre le candidat malheureux, Martin Fayulu, et le soutien de Félix Tshisekedi, Vital Kamerhe, lors de l’édition spéciale sur l’antenne de RFI.
07h05 : Félix Thisekedi, une victoire dans l'ombre du père. C'est le portrait du futur président congolais que vous propose RFI.
06h50 : Vital Kamerhe revient sur la coupure de RFI en RDC qu’il condamne une nouvelle fois.
06h46 : Vital Kamerhe sur l’antenne de RFI estime que la question de la primature n’est pas à l’ordre du jour.
06h45 : Le ministre français des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, déclare que les résultats annoncés de la présidentielle en RDC ne semblent « pas conformes aux résultats que l’on a pu constater ici ou là ». « Les élections se sont déroulées à peu près dans le calme, ce qui est une bonne chose, mais il semble bien que les résultats proclamés –Félix Tshisekedi déclaré vainqueur- ne soient pas conformes aux résultats que l'on a pu constater ici ou là, parce que la Conférence épiscopale du Congo a fait des vérifications et a annoncé des résultats qui étaient totalement différents. Je pense qu’il faut d’abord qu’on garde son calme, qu’on évite les affrontements, et puis que la clarté soit faite sur ces résultats qui sont inverses à ceux qu’on imaginait parce que monsieur Fayulu était a priori le leader sortant. La France agit parce qu’elle est membre du Conseil de sécurité. Elle a saisi le Conseil de sécurité en fin de semaine dernière pour que les résultats constatés soient les résultats réels. Puis elle souhaite que le calme revienne, que la sérénité soit présente dans ce pays, et que les chefs d’Etat africains et les organisations africaines puissent agir pour que les résultats soient les vrais résultats des élections ».
06h40 : Les vaincus ont désormais la possibilité de déposer un recours devant le Conseil constitutionnel. Lequel dispose de dix jours pour se prononcer sur la validité de ces résultats.
06h35 : Réaction à Bukavu après l’annonce de la Céni
06h30 : Selon les résultats provisoires, les trois premiers candidats recueillent à eux seuls plus de 97% des suffrages exprimés.
06h25 : La Conférence des évêques du Congo avait annoncé ces derniers jours qu’après la Céni, elle publierait elle aussi les résultats de la présidentielle selon sa compilation.
06h16 : Réponse de Vital Kamerhe qui nie les accusations de Martin Fayulu. Il dément qu’il y a eu des négociations avec le pouvoir en place : « Il n’y a pas eu d’accord entre Cash et FCC ».
06h15 : Pour Martin Fayulu, cette élection est « une honte ». « On a demandé les résultats bureau par bureau ». « Ces gens-là n’ont aucune compétence pour gérer le Congo ».
06h10 : Vital Kamerhe se félicite de cette victoire sur l’antenne de RFI lors de l’édition spéciale consacrée à l’élection en RDC. « Nous allons voir une vraie passation de pouvoirs, où le sortant va remettre le symbole du pouvoir à l’entrant. Et que la victoire, non seulement de l’opposition, mais de l’ensemble du peuple congolais. Je salue en passant Martin Fayulu que je respecte beaucoup. Et je considère qu’il est en droit de contester les élections. Je mesure son amertume, il a fait un bon score, je le félicite en passant. C’est ça la démocratie. Je me suis effacé au profit de Félix Tshisekedi par amour pour notre pays et pour honorer la mémoire d’Etienne Tshisekedi. Aujourd’hui, son fils va terminer le combat que le père avait commencé. C’est comme Moïse et Josué. Et je crois que le peuple congolais aujourd’hui a tous les droits et les raisons de fêter ».
06h00 : Félix Tshisekedi s'est exprimé rapidement après l'annonce de sa victoire.
05h55 : Me Aimé Kilolo, le porte-parole d’Emmanuel Ramazani Shadary, estime que ce sont « des élections libres et démocratiques ». « On va pouvoir assister à un transfert historique du pouvoir ». Il met aussi en avant l’action du président sortant, Joseph Kabila, dont le nom « est dans les lettres de noblesse de la démocratie ».
05h50 : Environ 680 000 voix séparent les deux premiers candidats de l’élection.
05h45 : « Le peuple ne se laissera pas confisquer cette victoire », répond Olivier Kamitatu, porte-parole de Martin Fayulu, quand on lui demande sur RFI si sa formation politique va appeler à manifester. « Ces résultats sont trafiqués, fabriqués. Nous voulons la vérité. Avec les machines à voter, des clés USB ont été trafiquées ».
05h30 : Le taux de participation à cette élection a également été communiqué, il est de 47, 56% des électeurs. Elle est en baisse par rapport à la dernière élection de 2011.
05h00 : La Céni a communiqué des résultats provisoires. Félix Tshisekedi obtient 38,5% des suffrages devant Martin Fayulu (34,8%) et Emmanuel Shadary (23,8%) soutenu par le président sortant Joseph Kabila.
04h43 : Martin Fayulu, arrivé deuxième, dénonce sur RFI un « putsch électoral ». Il déclare que l’« on a volé la victoire du peuple congolais ».
02h12 : Après une nuit d’attente, Félix Tshisekedi est déclaré vainqueur de l’élection présidentielle par la Commission électorale. Il remporte le scrutin devant un autre opposant Martin Fayulu. Le candidat du pouvoir, Emmanuel Shadary, est arrivé troisième.
Les journalistes étaient arrivés au siège de la Commission électorale nationale indépendante, la Céni, depuis 15 heures. Ils étaient déjà prêts. Le président de la Céni, Corneille Nangaa, et son bureau ont commencé d’abord par une partie des résultats des élections législatives provinciales, avant de donner par ordre alphabétique les résultats pour la présidentielle. Quand est arrivé le nom du vainqueur, certains journalistes n’ont pas hésité à crier dans la salle. Cinq minutes plus tard, quelques jeunes autour du bâtiment de la Céni n’ont pas hésité également à s’approcher des policiers déployés sur place pour exprimer leur joie, par des cris, des chants et des danses.