Reprise des relations bilatérales entre la France et le Burundi
Le Burundi, en crise depuis que le président Nkurunziza a décidé en 2015 de briguer un 3e mandat qu’il a obtenu la même année, est jusqu’ici sous sanctions de l’Union européenne et de ses États membres, notamment pour son refus de négocier avec l'opposition exil et les multiples violations des droits de l’homme, qui lui ont valu l’ouverture d’une enquête de la CPI pour crimes contre l’humanité. La France semble avoir décidé de faire cavalier seul, en reprenant son aide directe au Burundi depuis le début de l'année 2019, dans l’espoir notamment de faire bouger les lignes dans ce pays souvent qualifié de jusqu’au-boutiste.
Il s’agit officiellement d’une « politique de la main tendue », une initiative de la France décidée lors de la visite du chef de la diplomatie burundaise, Ezéchiel Nibigira, à Paris en octobre de l’année dernière.
Ce changement de cap, alors qu’au même moment l’Union européenne venait de reconduire ses sanctions contre le Burundi, s’est fait dans la plus grande discrétion à l’époque. Pas de communiqué, aucune déclaration de la part des autorités françaises ou burundaises sur cette reprise de l’aide directe la France depuis le début de la crise au Burundi il y a quatre ans.
C’est finalement l’ambassadeur de France au Burundi qui l’a révélé il y a quelques jours, lors de la célébration de la fête nationale française, dans sa résidence à Bujumbura
Conversation
Problème, la répression meurtrière se poursuit au Burundi selon les experts de l’ONU, et Gitega, la nouvelle capitale du pays, n’a pas voulu saisir jusqu’ici cette main tendue de Pairs. Mais la France qui se veut « réaliste » et cherche « à encourager des évolutions positives, surtout après la présidentielle de 2020 », à laquelle l’actuel chef de l’État, Pierre Nkurunziza, a promis de ne pas participer, selon un autre diplomate français.