Au moment où résonne encore la déclaration du chef de l’Etat burundais sur la BBC que « si le Rwanda attaque le Burundi en passant par la RDC, qu’il y aura riposte immédiate, que Kigali n’est pas loin de Kirundo », sa porte-parole semble jouer la carte de l’apaisement.

« Le Burundi est un pays qui a toujours privilégié la voie de la paix, c’est un pays qui a toujours mis en avant la recherche de solutions par la compréhension et le dialogue. Le Burundi n’a jamais donné la priorité à la guerre », a tenu à préciser Rosine Guilene Gatoni au cours de l’émission publique des porte-paroles des institutions publiques à Rumonge ce vendredi 28 mars.

Pour la porte-parole du président de la République, l’entente entre le Burundi et le Rwanda dépendra de la bonne volonté du Rwanda. « Le jour où le Rwanda sera prêt à respecter ses engagements, ce jour-là, les relations reviendront à la normale ».

Mais Rosine Guilene Gatoni est revenue sur la rhétorique officielle et les accusations que le Rwanda constitue une base arrière du groupe rebelle Red Tabara, qui a tenté de renverser le gouvernement en 2015.

Elle a également rappelé que ce mouvement a endeuillé le Burundi à maintes reprises. « Ce groupe est bien implanté sur le sol rwandais et bénéficie du soutien du gouvernement rwandais ».
Et alors, poursuit-elle, que se passe-t-il si un criminel commet un forfait au Rwanda et s’enfuit au Burundi ? « Les autorités burundaises le remettent aux autorités rwandaises. Qu’est-ce qui manque au Rwanda pour nous livrer les criminels qui causé tant de mal au Burundi ? Cela indique peut-être que ce pays a de mauvaises intentions ».

La porte-parole du président de la République du Burundi a informé que le Burundi est prêt à ouvrir les frontières immédiatement si le Rwanda tient ses engagements et livre ces criminels. « Même aujourd’hui, si le Rwanda nous livre le groupe rebelle, les relations seront alors rétablies. La frontière qui sera ouverte pour extrader les criminels de Red Tabara ne se refermera plus ».

« Très bientôt le carburant sera disponible »

Un autre point qui a retenu l’attention au cours de cette émission publique : la pénurie récurrente de carburant. Le porte-parole du gouvernement, Jérôme Niyonzima, indique que la question du carburant qui tient à coeur et en haleine les Burundais est d’une importance capitale, car elle montre à quel point les Burundais se soucient de leur pays.

Les gens ne devraient pas penser que la pénurie du carburant est toujours un problème. « Cela montre que Dieu nous a gratifié et a béni les initiatives nécessitant du carburant. Je dirais que c’est une autre étape. Quand quelqu’un pleure parce qu’il n’a pas de chaussures, quand il voit quelqu’un qui n’a pas de pied, il se tait ».

Jérôme Niyonzima a avoué que le problème du carburant préoccupe le gouvernement burundais, comme tous les citoyens. « Je voudrais cependant préciser, peut-être pour ceux qui ne le savent pas ou pour ceux qui le savent, que le carburant est acheté avec des devises. Ici, vous comprendrez qu’il y a un effort sérieux pour trouver des dollars afin que nous puissions l’acheter facilement ».

Le porte-parole du gouvernement a rassuré que, bientôt, le carburant sera disponible, avec le commerce des minerais qui sera tenu par le gouvernement du Burundi.
« Ne vous inquiétez pas, la pénurie actuelle du carburant, ne signifie pas la pénurie de demain. Sous peu, nous commencerons à pousser des containers de minerais importés du Burundi au nom de la République. Les dollars viendront et le pétrole sera disponible, mais il faut faire preuve d’esprit patriotique », a-t-il recommandé.
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