RSF dénonce la condamnation à 1 an et 9 mois de prison de la journaliste Sandra Muhoza
Le verdict du délibéré du procès de Sandra Muhoza a été prononcé ce lundi 16 décembre. Détenue depuis le 13 avril, la journaliste a été condamnée à 21 mois de prison. Dans son communiqué Reporters sans frontières (RSF) dénonce une ’’décision politique injuste et appelle la justice burundaise à faire marche arrière’’.
Pour les deux femmes journalistes condamnées en 2023 et 2024 au Burundi, RSF parle d’accusations fallacieuses. En condamnant Sandra Muhoza, journaliste du média en ligne La Nova Burundi, à une peine d’un an et neuf mois de prison – 18 mois pour “atteinte à l’intégrité du territoire national” et trois mois pour “aversion raciale” – poursuit ce communiqué, les autorités burundaises s’entêtent à poursuivre une triste série d’actes de répression aveugles de la liberté de la presse.
L’avocat de Sandra Muhoza, Prosper Niyoyankana, juge cette condamnation “fantaisiste et motivée par une volonté manifeste de faire taire toute personne en déphasage avec le régime. Nous ferons appel de cette décision”.
Détenue depuis avril 2024, la journaliste avait relayé une information relative à une distribution d’armes blanches par le gouvernement en place, dans un groupe privé WhatsApp rassemblant des professionnels des médias.
« La condamnation injuste de Sandra Muhoza est la dernière mesure de répression en date des autorités envers les journalistes. Une décision qui intervient au moment où le pays s’achemine vers des élections législatives et communales. Alors que la journaliste est poursuivie à cause d’une information impliquant le parti au pouvoir, la politisation de ce verdict fait peu de doute. RSF dénonce fermement une décision motivée par des considérations politiques et appelle les autorités judiciaires à libérer immédiatement la journaliste Sandra Muhoza », interpelle Sadibou Marong, Directeur du bureau Afrique subsaharienne de RSF.
Initialement prévue en septembre 2024, l’ouverture du procès de Sandra Muhoza avait finalement été repoussée au mois de novembre, faute de carburant pour le transport des détenus de la prison centrale de Mpimba à Bujumbura, capitale politique du pays jusqu’au tribunal.
Il y a un mois jour pour jour, le ministère public avait requis une peine de 12 ans de prison contre la journaliste, dont dix ans pour “atteinte à l’intégrité du territoire national” et deux ans pour “aversion ethnique”.
Sandra Muhoza est la deuxième femme journaliste condamnée en moins de deux ans au Burundi. Poursuivie pour “atteinte à la sûreté intérieure du territoire national”, l’animatrice de la radio Igicaniro, Floriane Irangabiye, avait écopé d’une peine de dix ans de réclusion en janvier 2023. Après plus de 700 jours de détention, elle a finalement bénéficié d’une grâce présidentielle en août 2024.
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