aoû
08
2015

Rumonge : moins de 15% des candidats conseillers collinaires sont des femmes

Dans la province de Rumonge, moins de 15% des candidats  conseillers collinaires sont des femmes. Certaines d'elles interrogées expliquent qu'elles sont socialement mal placées pour postuler. La représentante du réseau des Femmes Leaders à Rumonge les invite à briser tout de même le mythe.

Sur 1141 candidats conseillers collinaires déjà enregistrés à la Commission Electorale Provinciale Indépendante de Rumonge ce vendredi 7 août 2015, 155 seulement sont des femmes. Elles représentent à peu près 13,6% des candidats, un chiffre de  loin inférieur à celui d'au moins 30% que leur réservent la constitution et les accords de paix et de réconciliation d'Arusha.

Hatangimana Célestine, vendeuse de ndagala (sorte de poissons) à Rumonge, met à l'actif de cette situation plusieurs raisons. Parmi celles-ci, cette femme habitant  le quartier swahili dans la ville de Rumonge mentionne notamment la peur d'occuper ces fonctions, l'opposition farouche de certains hommes à ce que leurs femmes se fassent élire, le non accès de la femme à la richesse familiale qui l'aiderait à faire sa propagande ; les hommes demandant en effet à boire à toute femme qui manifeste la volonté de se porter candidate selon cette femme. Par ailleurs, les préjugés selon lesquels les femmes sont les seules vouées  aux travaux ménagers sans oublier le fait que les conseillers collinaires ne sont pas salariés à part les chefs collinaires qui reçoivent eux-aussi  seulement 25000fbu par mois, un salaire moins attrayant à le comparer à celui de pas mal de domestiques viennent compliquer la situation.

De son côté, Késie Bagumako représentante du Réseau des Femmes Leaders à Rumonge affirme  que la sensibilisation à l'endroit des femmes a commencé il y a plus de trois ans  et a même déjà porté des fruits notamment en commune Rumonge où parmi  375 candidats, 56 sont des femmes. C'est aussi en commune Muhuta où sur 255 candidats, 41 sont des femmes. Bagumako reste confiante  que tôt ou tard, les femmes finiront par comprendre que la participation dans  les affaires publiques est un avantage pour elles.

De son côté, Déogratias Ninyibuka président de la CEPI Rumonge indique que seules les candidatures présentées sont enregistrées. Pour lui, l'affaire revient aux femmes leaders.

Le dépôt des candidatures qui devrait se clôturer lundi 3 août 15, a été prolongé jusque ce vendredi 7 août 2015 pour 5 collines qui n'avaient pas eu au moins cinq candidats et tout est rentré dans l'ordre pour les collinaires prévues ce 24 août 2015 selon le président de la CEPI Rumonge. 

Au courant de la législature qui touche à sa fin, une seule femme était parmi les 34 chefs collinaires de la commune Rumonge. Ndiwenumuryango Espérance dirigeait en effet la colline Minago et elle a tenu jusqu'aujourd'hui.

                                                                         J.Pierre Misago, à Rumonge pour Infos Grands Lacs

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