Jan
31
2021

Satisfecit chez les professionnels des médias suspendus après l’annonce du président de leur réouverture

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Léon Masengo (dans la salle de rédaction de Bonesha FM) : « Le dossier des médias détruits en 2015 ternissait inutilement l'image du pays »

Après la recommandation du président de la République au CNC de régler sans tarder la question des médias sous sanctions leurs représentants saluent ce pas de plus franchi pour la liberté d’expression.

La déclaration du président de la République, Evariste Ndayishimiye en faveur de la réouverture des médias sous sanctions et la liberté de la presse inspire confiance, font savoir certains responsables des médias suspendus ou vandalisés, ils se disent satisfaits.

Pour Léon Masengo, directeur de la Radio Bonesha FM détruite au lendemain du putsch manqué du 13 mai 2015 contre feu président Pierre Nkurunziza, c’est une décision salutaire. « Personnellement, je n’avais douté aucun seul instant que le président allait nous rétablir dans nos droits, nous permettre de rouvrir la radio Bonesha FM. Nous avons reçu avec satisfaction et un grand respect du président de la République, Evariste Ndayishimiye cet ordre donné au CNC. Nos auditeurs vont pouvoir réécouter les programmes de la radio Bonesha FM. Nous sommes disposés à travailler dans le respect de la loi».

Il fait savoir que le dossier des médias détruits en 2015 ternissait inutilement l’image du pays. Il considère que le président vient de montrer que tous les problèmes peuvent trouver des solutions par des discussions et le dialogue. « Je connais très bien qu’il comprend, qu’il écoute les gens et qu’il sait pardonner. Nous avons eu la chance de l’avoir. C’est apparemment un président déterminé à prendre d’autres bonnes décisions, j’en suis convaincu», insiste-t-il.

Encore des incertitudes

Le directeur de Bonesha affirme avoir déjà reçu l’invitation du Conseil national de la communication, CNC pour une réunion prévue pour ce lundi, 1er février.

Il déplore néanmoins des problèmes financiers auxquels ils devront faire face. Il parle des équipements détruits qu’il va falloir remplacer. « J’espère que le président qui vient de donner cette autorisation de rouvrir continuera à les appuyer à surmonter ces problèmes », a-t-il souhaité tout en évoquant le fonds d’appuis aux médias mentionné même dans la Constitution.

Même sentiment de satisfaction chez un reporter en exil. « La reconnaissance du rôle des médias par le président de la République est un pas important pour la liberté de la presse. Nous venons de passer 5 ans en exil dans l’espoir de regagner notre mère patrie en vain. Son discours inspire confiance mais il y a des préalables».

Sa consœur elle aussi en exil depuis 2015 reste sceptique quant au sort réservé à certains journalistes et responsables des médias sous mandats internationaux pesant sur eux. « Ils sont accusés d’avoir collaboré avec les putschistes. Leurs médias ont été détruits par les organes publics. Sont-ils concernés par le discours du président?», s’interroge-t-elle. Pour lui, les pouvoirs publics devraient d’abord rencontrer ces responsables pour discuter et s’entendre sur les modalités de retour.

Pour sa part Nestor Bankumukunzi, président du CNC s’est dit prêt à mettre en œuvre la volonté du président. Il a annoncé la tenue d’une réunion avec les responsables des médias pour lundi 1er février.

Lors d’un atelier organisé par le ministère en charge des médias, le président Evariste Ndayishimiye a demandé au CNC de s’asseoir ensemble avec des responsables des médias sous sanctions pour trouver des solutions pour le bien du Burundi.

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