Session des droits de l’Homme à Genève : une dizaine d’Etats tire à boulets rouges sur l’UE
Session des droits de l’Homme à Genève : une dizaine d’Etats tire à boulets rouges sur l’UE
Jeudi 11 mars, au travers d’une lettre lue à l’issue de la 46e session du Conseil des Droits de l’Homme, une dizaine de pays auxquels s’est associé le Burundi, ont vertement critiqué la situation des droits de l’Homme dans l’Union européenne et la Grande-Bretagne. Une alliance loin de surprendre les sources contactées.
Selon cette coalition d’Etats ayant tous en commun d’avoir été sévèrement épinglés par des rapports onusiens et qui a regroupé l’Iran, le Burundi (représenté par l’ambassadeur Rénovat Tabu), la Chine, la Corée du nord, le Nicaragua, la Russie, la Syrie, le Sri Lanka, le Venezuela et la Biélorussie qui en a pris la tête, les travaux du Conseil des Droits de l’Homme doivent être guidés par les principes d’universalité, d’impartialité, d’objectivité et de non-sélectivité, de dialogue et de coopération internationaux constructifs.
L’alliance formée par des pays régulièrement critiqués pour leurs violations massives des droits de l’Homme dit vouloir pointer celles en cours, dit-elle, au sein de l’UE et la Grande-Bretagne. « Nous sommes préoccupés par les informations crédibles faisant état de violations systémiques des droits de l’Homme, en particulier celles impliquant des discours et des crimes de haine, la glorification du nazisme, la discrimination raciale et ethnique ».
Cette coalition menée par la Biélorussie livre aussi ses préoccupations sur une prétendue réduction de l’espace pour la société civile, sans omettre de signaler « des restrictions aux rassemblements pacifiques et aux associations, les entraves à la liberté d’expression, le recours excessif à la force contre les manifestants ».
Cette alliance de ‘’mécontents’’ clame aussi son indignation quant au manque de protection sanitaire adéquate pour les personnes âgées et les autres groupes vulnérables, qui, déclare-t-elle, aurait coûté la vie à ceux qui auraient pu survivre à la pandémie de la Covid-19.
Pour ces pays dont la non-ingérence est le maître-mot, certains pays de l’UE réfuteraient les visites des procédures spéciales depuis des années ou les reporteraient à plusieurs reprises, ce qui, d’après eux, entraînerait un manque d’informations complètes et de première main sur les mesures prises pour relever les défis systémiques dans le domaine des droits de l’homme. « Compte tenu de l’ampleur des violations et abus des droits de l’homme dans l’UE et au Royaume-Uni, nous demandons au Haut Conseil des Droits de l’Homme et aux procédures spéciales, ainsi qu’à la société civile internationale, de renforcer le suivi et la documentation de ces violations, de faire régulièrement des rapports et de faire des recommandations au Conseil, en particulier sur ces questions qui nécessitent un examen et des actions urgentes », jugent ces dix pays.
Iwacu. Burundi
Sans s’étendre sur le sujet, ce regroupement, auquel le Burundi a pris part, a exhorté enfin l’UE et le Royaume-Uni, à cesser les sanctions contre des Etats en violation du droit international, du droit international humanitaire, de la Charte des Nations Unies et des normes et principes régissant les relations pacifiques entre les États.