Six politiciens dont Jérémie Ngendakumana, ancien président du CNDD-FDD bloqués à Kampala en Ouganda
Le gouvernement du Burundi s’oppose au retour d’exil de six frondeurs du parti au pouvoir dont Jérémie Ngendakumana, ancien leader de ce parti. L’ambassade du Burundi à Kampala en Ouganda leur a refusé l’accès sur le territoire de leur pays. (SOS Médias Burundi)
L’ambassadrice du Burundi en Ouganda, Épiphanie Kabushemeye-Ntamwana a signifié dans une petite note affichée depuis samedi 15 février 2020 à l’entrée de l’ambassade du Burundi à Kampala que six Burundais n’ont pas accès dans les locaux de cette ambassade.
À la tête de cette liste se trouve Jérémie Ngendakumana, ancien président du parti présidentiel.
Contacté, Jérémie Ngendakumana confirme l’information.
D’autres frondeurs bloqués à Kampala sont Pamphile Muderega, ancien secrétaire permanent du Comité National de Coordination des Aides, Melchior Simbaruhije et Dismas Nduwayo respectivement ancien porte-parole et conseiller de l’ancien 2ème vice-président de la République Gervais Rufyikiri, Vincent Gahungu, ancien député du CNDD-FDD et Dénis Hakizimana, ancien conseiller de l’ancien président de l’Assemblée Nationale Pie Ntavyohanyuma.
Selon M. Ngendakumana, lui et ses compagnons avaient sollicité à l’ambassade du Burundi à Kampala des titres de voyage (laisser-passer) jeudi dernier pour rentrer à Bujumbura après des années d’exil.
“L’ambassadeur Épiphanie Kabushemeye-Ntamwana avait promis une réponse positive à la requête mais avait tenu à demander l’avis préalable de son hiérarchie. Vendredi, nous sommes revenus à l’ambassade pour demander la réponse et nous ne l’avons pas trouvée. Et juste après notre passage, elle vient de publier ces instructions” commente-t-il avant d’ajouter qu’ils sont désolés.
Pour avoir été ambassadeur du Burundi au Kenya, M. Ngendakumana explique qu’ils remplissaient tout le nécessaire pour regagner leur pays natal.
Selon lui, le Burundi ne veut pas entendre d’eux. “C’est exactement des instructions données par le régime burundais pour nous empêcher de rentrer”, dit-il.
Ces anciens hommes forts du parti CNDD-FDD se réservent sur l’étape suivante qu’ils comptent envisager.
Jérémie Ngendakumana avait récemment exprimé son intention de retourner au pays pour participer aux élections de 2020. Lui et d’autres frondeurs ont aussi fondé un nouveau parti politique « Parti pour la Démocratie et la Bonne Gouvernance » ( PDG) en sigle.
D’après certains activistes dont Pacifique Nininahazwe, président du FOCODE (Forum pour la Conscience et le Développement) “refuser le retour des Burundais en exil est un autre exemple du double langage et de la mauvaise foi du régime en place au Burundi. C’est aussi un signe qui ne trompe pas sur le caractère exclusif du processus électoral en cours” commentent-ils.