Société Kamatari : « Aucun pouvoir n’a été reconnaissant envers le signataire de l’indépendance»
Les restes du roi Mwambutsa ont été réinhumés, ce vendredi 30 juin, en Suisse. Les cérémonies ont commencé par un recueillement à la chapelle de la Cluse. C’était à 9h30 sous une musique classique.
La dépouille de sa Majesté a été ensuite transportée vers le cimetière de Feuillasse-Meyrin, un lieu choisi par le roi lui-même selon Esther Kamatari, nièce du roi. Elle indique que les cérémonies étaient très sobres. Mais élégantes, souligne-t-elle, à l’image du roi.
Elle déplore que les restes du roi aient passé cinq ans en dehors de sa tombe : «Il y a cinq ans, j’étais dans ce cimetière et la dépouille du roi ne s’y trouvait plus.» Et de faire savoir que la réinhumation du roi intervenue, ce 30 juin, à la veille de l’indépendance, n’est pas anodine. «Elle correspond avec la date de la signature de l’acte d’indépendance par le roi Mwambutsa en 1962. »
M. Kamatari soutient que le roi était allé en Suisse pour des soins. « Il n’était pas parti en exil ni faire la fête en Europe. Il était malade. On lui avait diagnostiqué un cancer».
Elle laisse entendre qu’aucun des pouvoirs qui se sont succédé au Burundi n’a rendu hommage à son oncle-roi. Un grand monsieur, soutient-elle, qui a fait beaucoup pour le pays. « Derrière les défilés et les fanfares, aucun mot sur le signataire de l’acte de l’indépendance ».
Pacelli Ndikumana, un des avocats de la princesse Kamatari, a salué au cours de ce rite funéraire deux qualités du défunt roi : « Simplicité et intégrité. »
Signalons que les restes de ce monarque, décédé il y a de cela 40 ans, avaient été déterrés en 2012 pour leur rapatriement. Ce dernier n’aura pas lieu suite à la plainte, d’Esther Kamatari, au sujet duquel le procès sera lu cinq ans plus tard.