Sous la pression internationale, un projet de résolution sera examiné au Conseil de sécurité de l'ONU ce jeudi 17 décembre.
Ce mardi 15 décembre, de nombreux diplomates ont réitéré leurs inquiétudes face à l’escalade de violence que connaît le Burundi.
M. Zeid Ra'ad Al Hussein, le Haut-commissaire aux droits de l'homme de l'ONU, s’est dit "très alarmé" et appelle au déploiement en urgence d'une mission au Burundi pour enquêter sur de possibles violations des droits humains. Il estime que "les tensions ont atteint à présent leur point de rupture à Bujumbura". Pour lui, la crainte est réelle de voire le vers la guerre civile. Plus que jamais, a ajouté le Haut-commissaire, il y "a un besoin urgent d'une action décisive de la communauté internationale pour mettre fin à cette violence insensée". "Nous ne pouvons pas tourner le dos à la population du Burundi, à ce moment crucial de leur histoire", a-t-il conclu.
Ce jeudi 17 décembre, un projet de résolution sera examiné au Conseil de sécurité de l'ONU. Il portera sur la protection des populations, le déploiement d’une force de maintien de la paix et la reprise d’un dialogue inclusif.
Hier lundi, réuni à Bruxelles, les Ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne ont rappelé la nécessité d’agir pour que les violences prennent fin et insistent pour le déploiement d'une force régionale au Burundi. Federica Mogherini, la Haute représentante pour la politique étrangère de l'Union européenne plaide pour la relance urgente de la médiation ougandaise, conduite par le Président Yoweri Museveni. Elle a précisé que l’UE est disposée à apporter un appui financier à ce processus de médiation.
Outre atlantique, les gouvernements canadien et américain ont demandé, dimanche, à leurs citoyens de quitter le Burundi le plus rapidement possible.
Le ministre canadien des Affaires étrangères, Stéphane Dion, conseille aux Canadiens de quitter le pays pendant que les vols commerciaux sont encore disponibles.Il a déclaré que le Canada était profondément inquiet de la flambée de violence, de la multiplication des brutalités constatées ces derniers jours à Bujumbura, la capitale burundaise, et du nombre élevé de victimes, tuées dans des circonstances encore nébuleuses.
De son côté, le gouvernement burundais critique ouvertement les prises de position de la Belgique. Dans un communiqué paru hier lundi, Philippe Nzobonariba, porte-parole du gouvernement, a précisé que « le gouvernement du Burundi invite la Belgique à se souvenir de sa responsabilité historique sur le passé et le présent du Burundi, son ancienne colonie, et qu’au lieu de se tenir en accusateur, son rôle devrait plutôt être son avocat auprès de l’Union européenne ».
Pour rappel, au moins 87 personnes ont été tuées pendant et après les affrontements de ce vendredi 12 décembre. Cependant, selon de nombreux témoins, ce chiffre doit être revu largement à la hausse compte tenu des exactions qui ont été commises le samedi et le dimanche qui ont suivi.