Tanzanie : les réfugiés burundais exclus de l’option du troisième pays d’accueil
Le HCR et le gouvernement tanzanien prévoient trois solutions durables pour faire face à la problématique des réfugiés. Il s’agit du rapatriement volontaire, de l’octroi de la nationalité et du transfert vers un troisième pays d’accueil. La Tanzanie a déjà signifié aux Burundais qu’ils ne sont pas concernés par cette troisième option. (SOS Médias Burundi)
Un communiqué officiel y relatif est affiché dans deux camps de réfugiés burundais en Tanzanie :Nduta et Nyarugusu.
“Le bureau du président du camp de Nyarugusu en collaboration avec le HCR, informe que l’éventuel transfert des réfugiés vers un troisième pays d’accueil concerne uniquement les Congolais, personne d’autre. Les Burundais devront répondre au rapatriement volontaire en cours”, précise le document.
Le président du camp a en outre indiqué que l’octroi de la nationalité aux réfugiés a également été suspendue par le gouvernement tanzanien.
Les Burundais ne décolèrent pas. “Voilà une autre preuve de plus que nous ne sommes plus les bienvenus ici » a indiqué un Burundais.
« Qu’ ils nous laissent en paix et préservent notre sécurité au lieu de détruire et couper nos cultures, de nous persécuter et nous malmener. Nous n’avons besoin que de ça, pas ce troisième pays d’accueil”, ont réagi des réfugiés burundais.
D’autres Burundais y trouvent une forme de discrimination. “Pourquoi devons-nous être écartés des avantages réservés à tout réfugié? Dans la partie du camp réservée aux Congolais, c’est le paradis alors que chez nous les boutiques, les marchés ou les boucheries sont fermés!”, s’exaspèrent-ils, avant d’ajouter : « L’ONU ne devrait pas tomber dans ce piège tendu par le Burundi et la Tanzanie”.
Contacté, un officiel du HCR a tenté d’apporter une explication à cette situation.
“Normalement, est éligible au programme de transfert vers un troisième pays d’accueil tout réfugié qui a passé plus de dix ans en terre d’exil. Son pays d’origine doit toujours être dans une situation de guerre ou d’instabilité sécuritaire et il ne doit pas le réclamer », a-t-il indiqué.
Selon ce responsable onusien, pour le cas des Burundais, le HCR est depuis 2017 en phase de rapatriement volontaire des réfugiés à la demande d’une commission tripartite (les gouvernements burundais et tanzanien ainsi que le HCR).
Depuis 2010, plusieurs centaines de réfugiés congolais partent chaque année aux Etats Unis d’Amérique et d’autres sont sur la liste d’attente de cette opération de recherche de troisième pays d’accueil des réfugiés.
Plus de 267 mille Burundais sont toujours en exil, selon les chiffres du HCR, plus de la moitié étant sur le sol tanzanien.
https://www.sosmediasburundi.org/2022/01/18/tanzanie-les-refugies-burund...