Trois présumés escrocs interpellés par la police
Audace Ndikumana, Pasteur de l’Eglise Faith Miracle Church, Vital Nkebera, Pasteur de l’Eglise God News Mission et une certaine Anne-Marie Mwakira ont été présentés aux médias, ce mardi 5 avril 2022, par la police. Selon Pierre Nkurikiye, ils ont été arrêtés le 30 mars dernier et sont accusés d’escroquerie en pyramide.
« Ils avaient déjà collecté un milliard de BIF », a annoncé Pierre Nkurikiye, porte-parole du ministère de l’Intérieur, du Développement communautaire et de la Sécurité publique. Selon lui, ces présumés escrocs avaient créé, légalement, une coopérative agro-pastorale nommée « Dufashe Abakiriho ».
Elle est basée dans la zone de Kanyosha de la Mairie de Bujumbura mais aussi elle œuvre dans les provinces de Cibitoke, Bujumbura et Ngozi. Audace Ndikumana est le représentant légal et Vital Nkebera, son adjoint, tandis que Mme Anne-Marie est trésorière.
« Sans autorisation de la Banque centrale, ils ont créé une sorte de microfinance sous le nom de Groupement de financement social Nduza. Ils collectaient de l’argent en utilisant leurs deux Eglises. Ils incitaient leurs fidèles à déposer une somme d’argent et ils promettaient de le tripler en un mois. Les membres sont au nombre de 400 ».
D’après Pierre Nkurikiye, les 3 suspects préparaient à s’enfuir. « Etant dans les cachots, ils ont envoyé quelqu’un pour retirer 200 millions de BIF mais la police avait déjà averti les banques ».
Il exhorte les victimes d’aller s’adresser au Parquet de Mukaza pour réclamer leur argent car, d’après Pierre Nkurikiye, il a été saisi par la police. Cette dernière met en garde la population contre ce genre d’affaire.
Incompréhension chez les membres
Les utilisateurs de ce système pyramidal appelé aussi système de Ponzi s’insurgent contre l’arrestation des pasteurs. « A ma connaissance, personne n’est allé se plaindre », confie B.N, un habitant de la zone de Rohero en mairie de Bujumbura.
D’après lui, il n’a jamais entendu quelqu’un qui a déjà été dépouillé de son argent. « Il n’y a pas d’escroquerie. D’ailleurs, je vais percevoir mon argent ce vendredi. Mes deux sœurs ont reçu leur argent le week-end dernier ».
D’après les témoignages recueillis, les utilisateurs de ce système sont au Burundi et même à l’étranger.
« Aujourd’hui ? J’ai envoyé plus de 900 euros. Je sais que je vais les récupérer », confie D.H, un Burundais vivant en Europe.
Pour Pierre-Claver de la zone Kamenge en Mairie de Bujumbura, il y a anguille sous roche avec ces interpellations. « J’ai reçu mes gains deux fois. Cela m’a permis de subvenir aux besoins de ma famille et de commencer un petit commerce. Ce système permet à beaucoup de gens de survivre ».
D’après lui, ces arrestations cacheraient un conflit d’intérêts. « Nous avons entendu qu’il y a quelqu’un qui veut prendre notre argent pour les déposer dans une institution de microfinance. Dans cette dernière, on demande beaucoup d’intérêts et nous ne sommes pas intéressés ».
Selon les explications de ces utilisateurs, il y a 7 niveaux suivant le capital avancé. A chaque niveau franchi, les gains augmentent. Mais, il y a des intérêts à payer. « Par exemple, au niveau 5, le capital est de 422.000 BIF. On retranche 22.000 BIF pour l’inscription et un carnet. Après un mois, on reçoit 1.035.000 BIF. Au niveau 7, on peut percevoir 2.330.000 BIF ».
Les utilisateurs de ce système assurent qu’il n’y a pas un danger et ils se disent confiants de récupérer leur argent. « Et d’ailleurs notre coopérative fonctionne toujours. Il y a quelques jours, il y a eu un petit problème, mais on nous a remboursé notre argent », indique Pierre-Claver.
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