Tueries dans le Kasaï : près de 3 400 morts selon l’Église catholique, Kinshasa ne se prononce pas
Alors qu'une bataille d'arguments se poursuit à la 35ème session du Conseil des Droits de l'Homme de l'ONU à Genève, un document de l'Eglise catholique de la RDC rendu public mardi évalue à près de 3 400 le nombre de personnes tuées depuis le début de la crise dans le Kasaï. Le même jour, Kinshasa présentait sa version des faits sur le phénomène Kamuina Nsapu dans un "Livre blanc", sans chiffrer le nombre des victimes.
Ce sont pas moins de 3 383 personnes qui seraient mortes dans le Grand Kasaï depuis le début de la crise, à la mi 2016, dans cette province du centre de la RD Congo, indique une « note technique » signée lundi 19 juin par la nonciature apostolique de Kinshasa, sur la base des informations rapportées par les paroissiens des zones touchées. Le document recense aussi l’existence de 30 fosses communes et fait état de nombreux dégâts matériels.
Près de 3 700 « habitations privées » ont été détruites, ainsi que « 20 villages » : « 10 par l’armée congolaise et 4 par les miliciens [de Kamuina Nsapu, NDLR], 6 par (des) auteurs inconnus », poursuit l’église catholique, qui précise aussi que 60 de ses paroisses ont été endommagées ou fermées. Contacté mardi par Jeune Afrique, le bureau de Lambert Mende, ministre de la Communication, n’a pas souhaité réagir à ces informations. « Il faut lire le Livre blanc, la réaction du gouvernement y est », a simplement répondu un collaborateur du ministre.
jeuneafrique.com