avr
12
2025

Un ancien cadre FDLR appelle au retour ceux qui sont toujours dans les forêts

Musoni Straton, cofondateur et ancien vice-président des FDLR ( groupe armé composé d’auteurs du génocide contre les Tutsi), a mis en garde ceux qui envisagent de renverser le gouvernement rwandais par la force, affirmant que, selon ses observations, le Rwanda ne tolérerait jamais la répétition des atrocités de 1994 sur son sol.

Musoni Straton a occupé le poste de vice-président chargé des affaires politiques au sein des FDLR de 2000 à 2012, avant de se retirer de ses fonctions.

Dans une interview accordée au journal "IGIHE", trois ans après sa réintégration dans la société civile, Musoni a insisté sur le fait que le Rwanda, tel qu’il est aujourd’hui, ne tolérerait en aucun cas un retour à la violence et à la division ethnique, affirmant que les tragiques événements du passé ne peuvent, sous aucun prétexte, se reproduire.

Insistant sur la nature imprescriptible du génocide contre les Tutsi, il a affirmé que toutes les personnes impliquées dans ces atrocités doivent être traduites en justice.

"On ne peut pas commettre des massacres et prétendre qu’il n’y a pas de conséquences. La justice doit impérativement suivre son cours. Les enfants de l’époque, ceux qui avaient cinq ou dix ans, ne sont pas responsables de ce qu’ils ont vécu. En revanche, ceux qui ont perpétré ces actes doivent rendre des comptes pour leurs crimes. Même ceux qui se sont réfugiés dans la forêt ne peuvent échapper à la justice, ni vivre et mourir en toute impunité."

Il a insisté sur le fait que la taille des groupes armés importe peu face à leur capacité à déstabiliser gravement un pays. À l’instar du Mali, du Niger et du Burkina Faso, où des groupes armés perturbent la paix et la sécurité, les rebelles ont le pouvoir de semer violence et instabilité

" Les rebelles, peu importe leur nombre ou leur force, ont la capacité de déstabiliser la paix d’un pays. Les FDLR l’a déjà prouvé en exploitant les failles, en s’infiltrant et en agissant rapidement avant de se retirer," a-t-il ajouté

Musoni a également évoqué les divisions internes des FDLR, expliquant que le retour de certains membres au Rwanda a affaibli le groupe. Il a encouragé ceux qui sont encore dans la forêt à envisager de rentrer pour participer à la reconstruction du pays.

"Ceux qui songent à collaborer avec la RDC doivent être prudents, car cette coopération pourrait se retourner contre eux. Ils doivent revenir au pays et contribuer à sa reconstruction," a-t-il conseillé.

Insistant sur le rôle déterminant de la République Démocratique du Congo dans l’éradication des FDLR, Musoni a exhorté ce pays à mettre un terme définitif à toute assistance militaire et à tout soutien à leurs activités.

À son retour au Rwanda, Musoni s’est dit surpris de constater que les divisions ethniques et les massacres ayant conduit au génocide n’étaient plus au cœur des préoccupations, l’accent étant désormais mis sur l’unité nationale et la réconciliation.

S’adressant à ceux qui craignent des persécutions en revenant au Rwanda, Musoni les a rassurés, affirmant qu’aucun Rwandais n’était persécuté sur sa terre natale et que chacun, désormais, joue un rôle essentiel dans la prospérité et le développement du pays.

"Les craintes de persécution au retour sont infondées. Au Rwanda, personne n’est persécuté. Tous les Rwandais, quelle que soit leur origine, ont leur place et peuvent contribuer à la croissance du pays, et cela sans aucune discrimination," a-t-il affirmé.
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