
Un avion militaire belge en RDC suscite des interrogations
Le récent vol d’un avion militaire belge en République Démocratique du Congo a suscité des interrogations, suite à des informations faisant état d’un possible déploiement de troupes et d’un renforcement du soutien militaire à l’armée congolaise et à ses alliés.
Ces rapports indiquent que la Belgique aurait également déployé, des chars et des drones en RDC le 17 mars dernier, dans le cadre d’une mission visant à former et renforcer l’armée congolaise (FARDC), ainsi que la milice Wazalendo et les FDLR, engagés dans une offensive contre les rebelles de l’AFC/M23, qui contrôlent de vastes territoires dans l’est du pays.
Officiellement, la présence des troupes belges en RDC est justifiée par une mission de formation. Toutefois, certaines sources suggèrent que 300 à 400 commandos belges pourraient être directement impliqués dans les combats aux côtés des forces congolaises, qui peinent à reprendre les régions perdues malgré le soutien de mercenaires européens.
Les forces belges ont établi leur base au camp de Lwama, à Kindu, capitale de la province du Maniema. Elles y forment des instructeurs militaires congolais de la 31e brigade des unités de réaction rapide (URR), une force que la Belgique avait déjà entraînée entre 2008 et 2017.
L’Union européenne a récemment alloué 20 millions d’euros pour « équiper et restaurer » l’infrastructure de la brigade. Cependant, un article du média congolais "Actualité" mentionnant ce financement a été supprimé le 14 mars 2025, suscitant des interrogations sur la véritable destination de ces fonds.
Alimentant davantage les spéculations, les données de suivi de vol de Flightradar24 révèlent qu’un Dassault Falcon 7X de l’Armée de l’air belge a quitté la Belgique le 17 mars 2025, atterri à Kinshasa, puis poursuivi sa route vers Kindu le lendemain.
L’appareil est retourné à Kinshasa le même jour avant de quitter la RDC pour Bruxelles le 20 mars 2025. Fait notable, il a effectué un autre voyage en Afrique peu après, se posant à Bujumbura, au Burundi, le 21 mars 2025, avant de revenir en Belgique le lendemain. Le but exact de ces déplacements reste inconnu, mais semblent confirmer un accord de déploiement de troupes entre la Belgique et les autorités congolaises.
L’implication militaire grandissante de la Belgique en RDC s’inscrit dans un contexte de relations étroites qu’entretiennent Kinshasa et Bruxelles.
La Belgique a régulièrement apporté son soutien au gouvernement congolais au sein de l’Union européenne, notamment en plaidant pour l’imposition de sanctions contre le Rwanda, accusé de soutenir les rebelles de l’AFC/M23. En réaction, Kigali, qui a toujours rejeté ces accusations, a rompu ses relations diplomatiques avec Bruxelles le 17 mars 2025.
Selon les analystes, les motivations belges dépassent le simple cadre diplomatique, avec des intérêts économiques majeurs liés à l’exploitation des ressources minières de la RDC.
Par ailleurs, plusieurs hommes politiques belges d’origine congolaise, en particulier ceux du parti "Les Engagés", dirigé par le ministre des Affaires étrangères Maxime Prévot, ont activement relayé la position de Kinshasa au sein des institutions européennes.
Bien que la Belgique se présente comme un médiateur neutre, ses récentes actions soulèvent des inquiétudes quant à son rôle dans l’aggravation du conflit. En renforçant la FARDC, qui collabore avec les milices FDLR et Wazalendo—toutes deux accusées de graves violations des droits de l’homme—Bruxelles risque de compromettre les efforts de paix dans la région.
Les FDLR représentent une menace majeure, le Rwanda accusant ce groupe, composé de responsables du génocide contre les Tutsi, de constituer un danger pour sa sécurité, tout en cherchant à renverser le gouvernement.
De nombreux dirigeants africains ont soutenu le dialogue comme seule solution durable à la crise, mais l’implication militaire croissante de la Belgique semble aller à l’encontre de ces appels.
Par ailleurs, la Belgique a été l’un des premiers pays occidentaux à reconnaître la victoire contestée de Félix Tshisekedi à l’élection présidentielle de 2023 en RDC, malgré des accusations généralisées de fraude électorale. Pourtant, elle reste silencieuse face aux défaillances de gouvernance à Kinshasa, aux violations des droits de l’homme visant les communautés rwandophones et aux intentions prêtées à Tshisekedi de modifier la Constitution pour prolonger son mandat.
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