Jan
03
2019

Un discours sur l’état de la nation centré sur les difficiles relations avec le Burundi et l’Ouganda

En cette fin d’année 2018, le Président de la République Paul Kagame a prononcé un discours de meilleurs vœux de prospérité pour l’an 2019.

Un discours où il étale au grand jour les difficiles relations de bon voisinage du Rwanda avec le Burundi et l’Uganda. Il a accusé ces pays de pactiser avec des mouvements armés rwandais FDLR/Forces Démocratiques de Libération du Rwanda et RNC/Rwanda National Congress qui rêvent d’attaquer le Rwanda.

Dans un effort de tranquilliser ses citoyens, Paul Kagame est confiant du fait que « Le Rwanda est un pays doté d’une sécurité forte à toute épreuve quand bien même certains pays voisins aident des mouvements armés rwandais FDLR et RNC pour qu’ils viennent déstabiliser lepays ».

Tout en ne nommant pas ces deux pays, l’allusion était claire qu’il s’agit du Burundi d’où partent des attaques éclair traversant la forêt de Nyungwe au Sud du pays pour venir faire des razzia et commettre des crimes sur d’honnêtes paysans. La dernière attaque de ce genre a pris pour cible des véhicules de transport en commun au niveau de Kitabi le mois passé.

« Un autre pays même si ses déclarations officielles disent le contraire, il est clair que ce pays aide ces mouvements armés contre le Rwanda. Mais nous sommes résolus à continuer le dialogue avec ces deux pays jusqu’àce que les relations entre nous se renormalisent », a-t-il dit appelant les citoyens rwandais à poursuivre en toute quiétude leur combat contre la pauvreté et à exceller dans le développement et l’amélioration nette de leurs conditions de vie.

Il va de soi que le Président Paul Kagame montre une réelle volonté politique à faire avancer son pays et atteindre dans les meilleurs délais la catégorie de pays développés d’ici 2050, que pour cela il entend éviter toute hâche de guerre, mais il devra compter avec des collaborateurs qui doivent bien comprendre sa philosophie de développement social qui doit aller de pair avec la formation de classes sociales rwandaises précises fières de leur pouvoir d’achat.

Dans sa quête pour un enseignement de qualité, Kagame ne tente-t-il de redonner le pouvoir d’achat à la pléthore des enseignants en leur offrant une banque de solidarité des travailleurs de l’enseignement Mwalimu SACCO ? Force est de constater que les gestionnaires de ce fonds se comportent comme de normales banques commerciales dégageant des profits annuels faramineux. Ce fonds pour enseignants où le gouvernement injecte 2 milliards de francs par an jusqu’en 2023 vient de déclarer avoir réalisé un profit net de 3.9 milliards de francs pour cette année 2018 qui vient de s’écouler.

Quel gâchis !!!



Entretemps, l’enseignant se verra toujours octroyer un crédit construction à un taux d’intérêt 14% insupportable pour son petit salaire. 

Bref, il n’est pas toujours stable pour penser uniquement à la qualité de l’enseignement.

L’intention du Président Paul Kagamé est louable. Ne vient-on pas d’annoncer que les cotisations-pensions sont étendues à tous les citoyens rwandais ; une pension dont seuls 8% de la population bénéficiaient.

Toutes ces clés de développement et bien d’autres pourront bien se réaliser au cas où le gouvernement comprendra la nécessité d’une bonne redistribution des revenus pour éviter des écarts criants constatés dans ce domaine et de rediriger des flux monétaires importants dans le secteur rural.

Jovin Ndayishimiye

www.igihe.com

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